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L’OL est dans le dur après avoir eu les moyens de voir haut en championnat cette saison grâce à un automne conquérant et quelques prestations réussies face à des rivaux directs. Avant la venue de Rennes, on analysait la situation de l’équipe en insistant sur la nécessité d’être enfin efficace face aux équipes moins bien classées, surtout à la maison. Cette nouvelle désillusion bretonne, quasi inéluctable au vu du match, approfondit l’état d’inquiétude autour de l’équipe de Bruno Genesio…

L’Olympique Lyonnais n’y arrive vraiment plus. Quelque chose s’est cassé à Monaco autour de la 60ème minute de jeu, un soir de qualification en Coupe de France face à un rival direct pour le podium de la Ligue 1. Oui, quelques jours après avoir terrassé le PSG au Groupama Stadium, à ce moment l’OL mène 3-1 et éliminera 3-2 un rival qui a fini fort, et qu’on voyait alors mal embarqué dans la suite de sa saison vu son apathie au cours de ce match.

Trois semaines plus tard, c’est pourtant l’OL qui est largué, non sans avoir réussi l’exploit de relancer totalement Monaco. Tout ce qui pêchait depuis le début de saison, régulièrement mis en avant même si certains ressorts compensaient régulièrement ces problématiques, est en train d’exploser à la figure de l’équipe, alors que l’arbre des résultats ne cache plus assez la forêt.

La marge de manœuvre en L1 était réduite la semaine dernière et c’est plus qu’un joker qu’il faudra désormais pour retrouver la Ligue des Champions par le biais du championnat. Se gargariser sur un éventuel trophée comme la Coupe de France, qu’on prendrait certes bien en bonus, mais pas comme lot de consolation. Cela ne réduit en tous cas pas le spectre du gâchis promis à cette équipe lyonnaise, si celle-ci n’atteint pas l’épreuve européenne reine l’année prochaine. Sa meilleure chance se troublant, reste le prestige d’une Ligue Europa qui revient jeudi, avec son lot de rêves de sacre très incertains. Et les voyants sont très inquiétants, alors qu’on ne sent personne pouvoir relever la baraque…

Possession de balle stérile et mental pas si costaud

Pour n’avoir jamais su cette saison se dépêtrer de matchs où l’adversaire joue bas et leur laisse la possession de balle, les Gones paient aujourd’hui au classement leur incapacité à résoudre ce problème. Canal+ proposait une statistique des résultats de l’OL dans les 7 matches où sa possession de balle a dépassé 60% : 2 victoires seulement, à l’extérieur et dans des matches où l’OL a ouvert le score (St Etienne et Guingamp), ce qui n’aura pas été une garantie comme l’a prouvé la faillite technique et mentale à Monaco…

Les commentateurs semblaient découvrir le côté flagrant de ces chiffres… qui confirmaient pourtant les tendances de jeu de la saison, maintes fois énoncées et démontrées surtout à domicile face à Lille, Montpellier, Dijon, Bordeaux entre autres : l’OL, contrairement à l’OM ou Monaco, a perdu énormément de points face aux équipes plus modestes, venues avec bonheur faire le dos rond et laisser le ballon aux Gones. Ceux-ci n’ont pas su débloquer ces matches et se sont faits prendre en contre, payant cash des défaillances individuelles ou des déséquilibres collectifs. Et heureusement que l’OL a carburé à l’extérieur jusqu’ici, où son jeu est forcément plus efficace. Bruno Genesio déplorait d’avoir dû jouer 11 fois sur 14 à l’extérieur dernièrement. Vu le rendement rhodanien au Groupama Stadium, on est peu enclin à le regretter…

Le coach met régulièrement en avant le cœur, l’état d’esprit, mais on parle moins des contre-exemples, presque aussi nombreux et en tous cas plus récents, où l’équipe a baissé pavillon (à Monaco) ou n’a pas su se transcender pour faire tourner le vent. Personne n’est à l’abri d’erreur comme Marcelo hier, l’absence de vraie révolte, celle qui fait plier l’adversaire, a fait apparaître le sort du match évident, même en 2ème période quand l’OL allait moins mal.

La défense illustre ce mal général : elle tangue depuis quelques matches. Des joueurs un peu moins biens et l’édifice se fragilise significativement… La défense lyonnaise, milieu inclus, n’est qu’un géant de papier, qui ne peut tolérer collectivement une baisse de concentration, de discipline, de rigueur, de justesse technique, physique et mentale d’un maillon pour pouvoir être performante… Il semble pourtant que cela s’appelle le haut niveau, auquel aspire le club, et seulement atteint par épisodes…

La dépendance au talent, l’absence de vrais cadres

Les jours « sans », ça a toujours existé, mais l’OL a jusqu’ici fait avec, démontrant des qualités individuelles, frisant l’exceptionnel par moments lorsque le collectif a été au diapason. Cela témoigne cependant d’une dépendance aux artistes et intermittents du spectacle que sont les joueurs offensifs. Certains ne brillent qu’1 match sur 3 et Mariano, pourtant étonnant de régularité et d’efficacité pour le moment, entre peut-être dans une période moins faste.

Le plus stable est bien Nabil Fekir, mais celui-ci marche moins sur l’eau que cet automne. Certes, son jeu, basé sur les appuis courts et les changements de rythme, amplifiant les « touchettes » adverses, lui a octroyé, à l’aide d’une campagne de polémiques sur l’arbitrage,  une réputation qui pèse, qu’on le veuille ou non, inconsciemment sur les hommes en noir. Si son jeu provoque de nombreuses situations de contacts à analyser, on connaît des attaquants plus vicelards. Si tout le monde, du Rhône au Sud, pouvait se taire, les arbitres pourraient peut-être enfin faire leur boulot correctement et siffler les vraies fautes, que l’on soit lyonnais, marseillais, parisien, stéphanois, toulousain ou rennais…

La conséquence ? Un « traitement de faveur » qui, contre Paris, l’a fait jouer défenseur central à force de prendre des coups non sifflés et hier, c’est un pénalty évident qui lui a été refusé. Mais cela n’explique pas complètement un caractère moins décisif, alors qu’il est à l’image de l’équipe, en baisse de régime. Capitaine salué par son exemplarité et sa capacité à faire la décision, il apparaît moins aboyeur aujourd’hui quand ça ne rigole plus. Et comme Marcelo, recruté aussi pour le seconder sur ce plan, vacille aussi, on cherche le pilote de l’avion lyonnais, qui semble manquer de tauliers, du terrain au banc de touche.

Cette méforme conjuguée des cadres met en lumière les carences de cet effectif, qui ne peut se permettre de ne pas être techniquement et mentalement à 100%, amplifiées par son incapacité chronique à déstabiliser collectivement un adversaire en phase de possession, sans un coup de génie individuel. Malgré le potentiel évident de cette équipe, l’épée de Damoclès plane au-dessus d’elle à chaque match, en espérant que les têtes et les jambes soient le plus à l’endroit possible. Pas vraiment une garantie de réussite durable pourtant indispensable aux ambitions du club, qui prend plus la direction de tout perdre que de remplir les objectifs…

Julien PERALTA

Julien PERALTA

J'ai vu Garde et Génésio contre Papin et Cantona, j'ai pleuré le derby de 94, savouré la montée en puissance de 2000, les premiers titres et les grandes soirées européennes... Un passionné du jeu avec l'OL dans le coeur...

Le coin des Gones

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