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Adoré, décrié, adulé, detesté, Jean-Michel Aulas est un personnage clivant à part entière. Mais tout le monde s’accorde sur un point : l’OL, c’est lui. Depuis trois décennies, le patron de l’Olympique Lyonnais est ambitieux, prescripteur et futuriste. De la D2 à la 1/2 finale de Coupe d’Europe, de Gerland au Groupama Stadium, JMA a fait grandir l’OL. En cette année 2017, il fête ses 30 ans de présidence. Après nos trois premiers épisodes, parlons de la période 1998-2000…

1999, JMA débarque à Barcelone pour négocier le transfert de Sonny Anderson. Installé en face d’une armada d’avocats et autres financiers, il doit négocier pied à pied pendant des heures. Vers 17h, le contrat est enfin signé pour une somme record de presque 18 millions d’euros. Beaucoup s’inquiète d’un tel montant dépensé, la presse s’en fait écho dès le lendemain avec un titre ravageur : « Lyon a-t-il les moyens ? ». JMA est furieux, lui est persuadé d’avoir réalisé un gros coup et d’avoir enfin fait entrer l’OL dans une nouvelle dimension. Avec les venues de Tony Vairelles et de Pierre Laigle, l’OL se met à rêver de titres. De 12.000 abonnés, on passe à 20.000 en un mois, le début de l’engouement pour le club commence.

L’envergure prise par l’OL avec le transfert de Sonny est le résultat d’une montée en puissance financière. Quelques mois avant, le groupe audiovisuel Pathé, en devenant actionnaire à hauteur de 34% de l’OL, a apporté un chèque de 15 millions d’euros. Si les discussions ont été particulièrement longues à aboutir entre Michel Seydoux et JMA, c’est que le premier voulait un droit de regard et que le second voulait garder le contrôle. Le plus important, c’est que les négociations aboutissent et permettent au club de supporter le coup d’une élimination contre Maribor (en tour préliminaire de la LdC). L’année suivante, le club termine à seulement 4 points des champions nantais et en Champions League, le club frôle l’exploit en terminant derrière le Bayern et Arsenal dans sa poule. Mais, le plus important, JMA réussit enfin à gagner un trophée : la coupe de la Ligue. C’est le déclic, l’année suivante le premier titre s’offre aux Lyonnais après une folle remontée sur des Lensois, à qui le titre était promis… À quatre journées de la fin, l’OL doit jouer à Auxerre, un match décisif et reçoit la visite de Daniel Costantini, ex-coach de l’EDF de Handball. Ce discours, c’est une idée de JMA pour galvaniser ses troupes. Un coup qui produit son effet et permet à l’OL de remporter cette fameuse « finale » du championnat de France. Avec ce titre en poche, Santini préfère s’en aller et Le Guen est choisi pour le remplacer. Pourtant, la saison suivante est loin d’être un long fleuve tranquille. À la fin de janvier 2003, l’OL pointe seulement à la 5ème place et vient de se faire sortir en coupe de France par une équipe de CFA (Libourne St Seurin). Un camouflet que JMA ne peut accepter. Il réunit les cadres de l’équipe dans son bureau et au lieu de leur passer un savon, pose le trophée des champions de France sous leur nez. Il le leur fait brandir chacun leur tour et déclare : « si vous ne mettez pas tout votre talent, toute votre volonté, toute l’implication personnelle nécessaire dans cette saison, ce trophée va partir ailleurs. Vous vous rendez compte que vous prenez une énorme responsabilité devant l’histoire ? ». Pour accompagner ses paroles, il va installer le trophée dans les vestiaires pour que les joueurs s’imprègnent de l’objectif du club. Le résultat, un nouveau titre de champion, suivi par deux autres sous l’ère Le Guen. Puis trois nouveaux : deux avec Houiller et un avec Perrin. En décembre 2006, Lyon arrive à la trêve avec 50 points et près de quinze points d’avance sur ses principaux concurrents… Lyon règne sur la L1 comme jamais.

Si ces résultats sont obtenus en partie grâce aux techniques de managements de JMA et à une période où les Lyonnais auront eu plutôt le nez creux pour recruter des Juni., Cris, Essien, Diarra… il ne faut pas oublier le travail financier du président pour garantir des revenus toujours plus importants au club et ainsi lui permettre d’avoir les moyens de conserver la plupart de ces cadres. En 1994-95, Amoros avait négocié les primes en cas de bonnes performances en championnat. Sans doute le président n’imaginait pas que ces joueurs finiraient alors 2e … car ces primes vont plomber le club au point de l’obliger à vendre Bruno N’gotty à l’intersaison. Maintenant, le club réussit à dégager des recettes suffisantes pour lui éviter de telles déconvenues. En 2006, grâce à son 5e titre, l’OL reçoit 45 millions d’euros de droit TV pour la L1 qui s’ajoutent aux 25 millions perçus avec son parcours en LdC ; son maillot rapporte quant à lui un peu plus de 15 millions (Accor en donne à lui seul 9 !) et le marketing lui permet de dégager près de 34 millions de revenus… Recherchant à développer un système plus pérenne et moins dépendant des résultats, Olivier Blanc peut se permettre de déclarer à l’époque : « il fut un temps où Bordeaux était obligé d’avoir des résultats pour boucher les trous, ce n’est pas ce que l’on veut. Aujourd’hui, nous essayons de toujours compter un ou deux coups d’avance. Si l’on termine 4e du championnat, et donc que l’on ne joue pas la ldC la saison suivante, ce sera dur. Mais on ne sera pas obligé de vendre tous les bijoux de famille. On pourra repartir avec une équipe compétitive et viser à nouveau le titre ».

Un système qui, au niveau français, est une réussite complète mais qui tend à montrer ses limites au niveau européen…

Pour découvrir nos épisodes précédents, cliquez ici 🙂

Oreste

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