Après un mois de décembre convaincant, les supporters de l’OL avaient espéré qu’enfin la saison de leur équipe allait être lancée. Mais la contre-performance au Havre avait remis l’OL dans une situation périlleuse au classement. Toujours relégables, les Lyonnais se devaient de réagir mais le syndrome lyonnais les a rattrapés. Retour sur ce match
P. Sage a été rattrapé par le syndrome lyonnais. Après avoir bétonné en décembre et retrouvé un peu de solidité défensive, le nouveau coach est tombé dans une certaine forme de suffisance. Oubliant que son équipe était encore bien malade (la victoire poussive contre Bergerac aurait pu lui faire une piqure de rappel), il a mis en place une composition bien trop offensive au coup d’envoi. Disposant son équipe en 3-5-2, P. Sage espérait que celle-ci tiendrait le ballon et se montrerait solide dans l’axe avec ses trois centraux (Mata, Lovren, O’Brien) et ses trois milieux défensifs (Fofana, Tolisso, Caqueret). Les faits lui auront donné tort !
Pourtant l’entame de match n’a pas été mauvaise, Caqueret sollicitant par deux fois Mandanda dans le premier quart d’heure. Bloc médian, l’OL semble vouloir imposer son jeu, mais le manque de mouvements et une utilisation bien insuffisante des couloirs autant que de la profondeur empêchent les Lyonnais d’être réellement dangereux. Et, comme souvent cette saison leurs adversaires vont en profiter… Comme un scorpion prêt à piquer sa proie, les Rennais attendent tranquillement qu’une ouverture se présente pour prendre les Lyonnais en contres. Une nouvelle fois, le syndrome lyonnais va frapper les joueurs, une énième erreur individuelle venant annihiler leurs efforts. Cette fois, c’est Cherki qui perd un ballon et permet à Doué de lancer parfaitement Terrier en profondeur. L’ex-Lyonnais se rappelle aux bons souvenirs de son ancien public en ouvrant le score (21e).
Amorphes, les Lyonnais ne parviennent pas à réagir. Bien trop peu agressifs, ils perdent la plupart des duels au milieu du terrain. Comme souvent devant le pressing adverse, l’OL est mis à la peine et le bloc défensif est contraint de reculer. En piston gauche, Fofana est par exemple aux abois physiquement et les deux offensifs, bien trop hauts, ne peuvent se sortir du marquage adverse. Et à force de subir, les buts s’enchaînent… A la 36e min, Doué, non attaqué, peut d’une frappe puissante de l’extérieur de la surface, éteindre un peu plus les espoirs du Groupama. OL 0-2 SR. Quelques minutes plus tard, Kalimuendo, bien seul devant le but, manque sa tête puis la frappe de Truffert frôle le cadre… Avec un peu plus de réussite, les Bretons auraient même pu atomiser notre équipe avant la pause. Complètement sonnés, les Lyonnais ne peuvent que constater les dégâts. Sur un corner, Terrier se sort trop facilement du marquage pour inscrire un doublé (41e). OL 0-3 SR à la pause. Une belle bronca accompagne les joueurs aux vestiaires, les supporters tentent de piquer l’orgueil de leurs joueurs et éviter que cette déroute ne se transforme en humiliation.
Des motifs d’espoir ?
P. Sage à la fin du match a tiré un bilan assez lucide sur cette première période au micro de Prime Video : « Ça s’est joué sur différentes choses : des pertes de ballons dans notre camp sur des situations inexplicables, qui étaient seulement des transmissions pures et dures. L’adversaire a lancé des attaques rapides avec un bon équilibre défensif, et quand on n’agit pas sur le porteur de balle, qu’on le laisse frapper, on laisse l’adversaire marquer une, deux fois… […] À la mi-temps, j’ai dit que je trouvais cela normal que le public nous siffle, on devait avoir honte. C’était une question d’amour-propre et de caractère, le score ne comptait même plus. Je n’ai pas envie de tirer sur les joueurs sortants, car c’est l’ensemble du groupe qui n’a pas été à la hauteur, et je m’inclue dedans. Quand je fais ces choix là, je les fais en pleine conscience. Il a manqué plein de choses, on jouait un football trop plan-plan. Il y a plein de paramètres qui ont fait que l’adversaire a pris le dessus ».
Prenant conscience des faillites défensives de son équipe, il a décidé de changer son fusil d’épaule. En remplaçant Fofana par un Henrique plus défensif, il a tenté de retrouver de l’équilibre ; en remplaçant Cherki par Nuamah de retrouver de la profondeur. Disposé en 3-4-3, l’OL change de visage en cette seconde période. Face à une équipe bretonne revenue des vestiaires pour gérer son avance au tableau d’affichage, l’OL peut enfin imposer son jeu. A la 58e, un bon centre de Maitland-Niles permet à Henrique de redonner un peu d’espoir aux supporters. OL 1-3 SR. Jouant plus haut (ou Rennes plus bas pour préserver le score…), les Lyonnais trouvent enfin des ouvertures. Lacazette peut réduire le score d’une frappe dans un angle bien fermé (77e). OL 2-3 SR. Il reste plus d’un quart d’heure à jouer mais les Lyonnais se révèlent trop brouillons pour revenir au score. Les joueurs, une fois le match presque plié, auront donc réagi… comme souvent, bien trop tard.
Comme sous L. Blanc ou Grosso, nos joueurs auront attendu d’être mené par 2 ou 3 buts pour commencer à se montrer un peu plus agressifs dans les duels et plus percutants balle au pied ! L’arrivée de P. Sage avait stoppé pour un temps cette nonchalance sur le terrain, les espoirs se sont déjà envolés avec la nouvelle année. L’OL est un club encore bien malade et dont les symptômes ne semblent pas facilement pouvoir être guéris. Hélas, le recrutement de jeunes joueurs inexpérimentés (qui plus est offensif comme Orban ou Fofana) ou hors de forme (comme Adryelson ou Perri) lors ce mercato ne peut nous laisser penser que J. Textor ait pris la mesure du danger. L’OL est encore loin d’avoir atteint son unique et indispensable objectif cette saison : le maintien !
Photos par Icon Sport.