Après une série de trois victoires en championnat et un match de reprise bien géré contre Pontarlier, tous les supporters se demandaient comment nos joueurs allaient aborder cette reprise en L1 ? Dans la lignée de ses derniers matchs en championnat contre Toulouse, Monaco ou Nantes ou de sa première partie de saison, telle est la question qu’on pouvait se poser…
Alors que l’OL restait sur trois bons résultats en 3-4-3, la suspension de Lovren couplée à la volonté du tacticien lyonnais de reprendre le jeu à son compte lui a fait changer son fusil d’épaule. Disposant son effectif en 4-2-3-1. P. Sage espérait être entreprenant et proactif dans le jeu. Mais, malgré les bonnes intentions initiales lyonnaises, celles-ci se sont vite envolées après le coup d’envoi.
Alors que les Lyonnais tentent de s’installer dans le camp adverse et d’imposer leur jeu, ils se retrouvent vite confrontés à l’impact des milieux adverses. Bien plus volontaires dans les duels, les Normands font rapidement reculer le bloc lyonnais. Les défenseurs et milieux mis sous pression reculent, les lignes se distendent et les Lyonnais ont toutes les peines du monde à ressortir proprement le ballon de leur moitié de terrain. Si à la 15e min, le tacle d’Operi sur Mata est bien limite… l’OL n’est déjà plus l’équipe la plus dangereuse à l’image de cette belle frappe de Kechta qui oblige Lopes à une belle détente. Et sur le corner qui suit, devant le manque d’agressivité de la défense lyonnaise, Lloris, pas attaqué, peut tranquillement adresser une tête hors de portée du gardien de l’OL (18e). HAC 1-0 OL. Les Lyonnais ne s’attendaient pas à revivre ce type de scénario. S’étant peut-être pensés guéris, les joueurs sont retombés dans leurs travers. Par leur manque d’agressivité dans les duels, ils se sont fait marcher dessus et se sont mis à la faute. Frustrés et déçus, ils ont en plus la mauvaise idée de s’agacer. En retard dans un duel, O’Brien commet une faute qui provoque son expulsion. On joue la 30e minute, et l’OL se retrouve dans la pire des situations.
En supériorité numérique, et devant une équipe toujours aussi pauvre dans le jeu, les Havrais se décident à reculer d’un cran pour attendre les Lyonnais en contre. Puisque ces derniers font tourner le ballon sans chercher la profondeur ou à accélérer le jeu vers l’avant, les Normands n’ont pas beaucoup de mal à repousser leurs offensives. Trop de touches de balle, pas d’appels, l’OL 2024 ressemble comme deux gouttes à sa devancière de la première partie de saison (d’août à novembre). A la pause, on ne voit pas comment l’OL pourrait s’en sortir en déjouant de la sorte. Déjà pénalisée par une animation bien inoffensive, l’équipe a en plus la mauvaise idée de retomber dans ses carences et largesses défensives. Jouant la faute, Kumbedi perd le ballon dans la surface de réparation ce qui permet à Sabbi de crucifier Lopes d’une frappe croisée (51e). HAC 2-0 OL. A peine la seconde période commencée et le match semble déjà plié… Les Lyonnais auront au moins eu le mérite de ne pas se décourager et de profiter à leur tour d’une erreur adverse pour se relancer. Alors que les Lyonnais venaient de vendanger une nouvelle opportunité par un manque de justesse technique, Cherki récupère le ballon dans les pieds havrais. Il adresse une belle passe à destination de Lacazette qui, malgré un contrôle un peu raté, permet à l’OL de revenir dans le match (54e). HAC 2-1 OL.
Le match aurait pu être relancé, l’OL aurait pu faire douter son adversaire. Encore aurait-il fallu que la défense ne soit pas aussi friable ? Sur une nouvelle offensive normande, Operi, pas gêné par les défenseurs de l’OL, peut décocher une belle frappe qu’un Lopes, une nouvelle fois un peu trop avancé, ne peut que ramasser au fond de ses filets (62e). HAC 3-1 OL. Le match est fini… Les Havrais peuvent gérer tranquillement la fin de la rencontre. Les Lyonnais, malgré la rentrée d’un Fofana apportant enfin de la verticalité au jeu de son équipe, ne parviennent pas à coordonner leurs attaques. Beaucoup trop désordonnés, ils ne parviennent toujours pas à se montrer dangereux et se retrouvent, qui plus est, mis en difficulté dès la perte de balle. Pour clore une partie déjà bien sombre, Caleta-Car a la bonne idée de se faire expulser à son tour dans les arrêts de jeu de la rencontre (la 4e faute seulement du match pour l’OL ! Preuve d’un manque d’agressivité dans les duels ; pour 2 rouges : preuve de leur maladresse).
Au coup de sifflet final, l’OL a bien perdu une partie de ses illusions. Les bonnes résolutions de l’année se sont déjà envolées. Les résultats de décembre ont été une parenthèse heureuse, des victoires obtenues en défendant bas et en jouant les contres… P. Sage a voulu se montrer ambitieux dans le jeu mais à l’image de L. Blanc en début de saison (voire de Grosso par intermittence), l’entraîneur de l’OL s’est retrouvé confronté aux insuffisances physiques et techniques de son effectif. C’est un constat sûrement amer mais, actuellement, le manque de solidité défensive ne peut permettre à cette équipe de jouer haut, l’OL 2023-24 n’est hélas pas capable de jouer autrement que bloc bas (encore plus à l’extérieur).
Photo par Icon Sport