Une nouvelle fois défait en championnat samedi dernier face à Brest (1-0, J6 de Ligue 1), l’Olympique Lyonnais n’a pas vu le jour. Le trio Tolisso – Caqueret – Akouokou a particulièrement souffert. Un milieu inexistant sous pression, un mal récurrent à l’OL depuis plusieurs saisons désormais…
Avant-derniers de Ligue 1, les Gones affichent un niveau collectif affligeant sur ce début de championnat, symbolisé par l’entrejeu, en énorme difficulté dans pratiquement tous les secteurs, des duels gagnés à la créativité.
Des leaders décevants
En fer de lance du milieu de l’OL, Corentin Tolisso cristallise de plus en plus les critiques des supporters. Revenu en 2022, après la fin de son contrat au Bayern Munich, le joueur de 29 ans déçoit plus qu’il ne rassure et n’encadre depuis son retour. S’il est épargné par les blessures, avec pour preuve ses 33 titularisations depuis août 2022, le numéro 8 affiche cependant un niveau très loin de celui qu’il a montré lors de son premier passage à Lyon, et même par bribes en Bavière. Le Champion du Monde 2018 donne continuellement l’impression de manquer de rythme, éprouve des difficultés à répéter les courses et joue la plupart du temps arrêté. Il semble ne plus être en capacité de se projeter vers l’avant, une de ses forces auparavant. Ce constat est mis en exergue par ses statistiques offensives. Tolisso n’a inscrit que 2 buts et délivré 2 passes décisives depuis 2022/2023, lui qui sur ses trois dernières saisons à l’OL avait marqué 28 buts et donné 16 dernières passes.
Autre joueur censé être un leader du milieu de terrain, Maxence Caqueret connaît un début d’exercice bien compliqué. Celui qui restait sur une jolie fin de saison réussit peu ce qu’il entreprend sur ces six premiers matchs. Souvent obligé de courir pour deux voire pour trois, afin de combler le manque de volume de Tolisso ou encore les lacunes de Lepenant, le numéro 6 rhodanien est très souvent bougé dans ses duels et se montre régulièrement trop peu précis dans ses transmissions vers l’avant. D’une manière générale, depuis deux saisons, le joueur de 23 ans ne parvient pas à retrouver sur la durée le niveau de performance qu’était le sien lors du Final 8 et de ses débuts avec son club formateur. À sa décharge, l’ancien capitaine des Bleuets a régulièrement été baladé à divers postes, dont celui de meneur de jeu sous Laurent Blanc, rôle qui n’est pas le sien initialement.
La quantité mais toujours pas de qualité
Si tous les postes au milieu sont doublés à l’Olympique Lyonnais, aucun des joueurs n’affiche pour le moment un niveau satisfaisant individuellement, capable de relever le marasme collectif actuel dans ce secteur. Johann Lepenant, est en perte totale de confiance, l’ancien Caennais ne joue jamais vers l’avant et affiche de grosses lacunes défensives et dans le placement. Son niveau avec les Espoirs est bien supérieur et c’est à noter, en contraste avec sa situation en club. Du côté des recrues, Ainsley Maitland-Niles, paraît hors de forme. L’international anglais (5 sélections) ne gagne pratiquement aucun duel et n’effectue pas spécialement de différence balle au pied, ce qui pouvait être une de ses qualités lors de ses débuts à Arsenal. Skelly Alvero (21 ans), qui devait débuter samedi face à Brest, avant d’être sanctionné par son coach pour son retard à la causerie, n’a quant à lui disputé que des bouts de matchs (33 minutes de jeu au total). Dernier arrivé, Paul Akouokou a effectué des débuts encourageants face au Havre (0-0), avant d’être bien plus en difficulté à Francis Le Blé, tout comme l’ensemble de l’équipe. Il faudra que l’international ivoirien (4 capes) enchaîne, lui qui n’a jamais dépassé les 9 titularisations en pro sur une saison depuis 2020.
Si Lyon veut remonter la pente rapidement, et sauver dores et déjà ce qui peut l’être, cela passera forcément par un milieu de terrain au niveau Ligue 1, capable à la fois de remporter des duels, de réussir les transitions et de répéter les efforts. Ceci peut paraître élémentaire, évident, mais ce n’est clairement pas le cas depuis la reprise. L’OL n’a remporté que 30% de ses duels face au leader du championnat samedi soir.
Au-delà du problème mental patent, la politique sportive du club, défaillante depuis de nombreuses saisons, explique aussi cet état de fait. J’en veux pour preuve les départs de Lucas Paquetá (West Ham) et de Bruno Guimarães (Newcastle) en moins de 6 mois, qui n’ont jamais été remplacés, ou encore des recrues qui n’auront jamais convaincues sous le maillot lyonnais, à l’image de Thiago Mendes, recruté pour 22 millions d’euros lors de l’été 2019. En 142 apparitions en rouge et bleu, le Brésilien ne se sera jamais imposé comme une valeur sûre de l’effectif rhodanien… Peuvent ainsi s’ajouter pour diverses raisons les noms Pape Cheikh Diop, Jean Lucas ou encore Jeff Reine-Adélaïde.
Le chantier demeure donc entier pour le nouvel entraîneur Fabio Grosso, qui, pressé par la situation sportive alarmante du club, ne dispose que de peu de temps pour trouver la bonne formule pour son entrejeu.
Photos par Icon Sport.