Après la déconvenue à la Meinau, les Lyonnais se devaient de se reprendre pour enfin démarrer leur saison. Comme souvent dans ces cas-là on aura entendu de belles déclarations d’intention tout au long de la semaine… sans qu’aucun effet ne soit constaté sur le terrain.
Et alors même que L. Blanc, affirmait pour justifier sa volonté de jouer en 4-3-3 : « J’adore jouer avec des attaquants mais quelle que soit la composition d’équipe, quand on n’a pas le ballon, il faut des joueurs qui aiment défendre. Un, deux ou plusieurs mais au moins des joueurs qui aiment défendre, a enchaîné Laurent Blanc. Et à mon avis, il en manque ici à Lyon. C’est mon analyse, elle ne concerne que moi mais je pense que d’autres doivent la partager. », la blessure de Tolisso (couplé à la suspension d’Alvero) a obligé le coach lyonnais à changer son fusil d’épaule. Remplaçant Tolisso par Jeffinho, celui-ci est ainsi contraint de jouer en 4-2-3-1, avec la seule doublette Lepenant-Caqueret à la récupération.
Pourtant l’entame de match laisse augurer une certaine prise de conscience de la part des attaquants Lyonnais. Un pressing très haut est exercé par l’ensemble de l’équipe. Malgré la chaleur, les deux blocs se livrent à un beau duel physique pour la récupération du ballon… Mais ces efforts s’estompent vite côté Lyonnais. Dès la fin du premier quart d’heure, les Lyonnais reculent pour venir se positionner en bloc médian et rapidement, les offensifs retombent dans leurs travers, trop attentistes, ils laissent la doublette de milieux défensifs colmater les brèches. Comme Laurent Blanc n’aura toujours pas réussi à faire appliquer (si ce n’est « comprendre ») « aux jeunes joueurs qui sont bons avec le ballon que, dans un match, il y a des moments où on n’a pas le ballon [et qu’]il faut qu’ils prennent leur responsabilité quand ils n’ont pas le ballon. » L’équipe se retrouve rapidement complètement déséquilibrée et les défenseurs complètement acculés sur leur but. Car, si déjà les joueurs ne fournissent pas les efforts nécessaires pour gêner au minimum les relances adverses, nombre d’entre eux ne font aucun appel pour se démarquer et offrir des solutions à leur coéquipier… les mettant en difficulté à l’image d’un Riou largement fautif sur le premier but. Sur une passe en retrait de Diomandé, Riou, mis sous pression, se troue complètement, offrant une occasion en or à Nordin d’inscrire le premier but de la rencontre. OL 0-1 MHSC. On joue la 20e minute de la rencontre et, pendant que Riou a tout le temps de ruminer son erreur, ses coéquipiers préfèrent aller se désaltérer pendant la pause fraîcheur. Et après, on nous dira que le groupe vit bien ?
Devant une telle situation, tout le public espère une réaction devant des joueurs mis au pied du mur. Mais celle-ci ne viendra pas, les joueurs préférant une nouvelle fois se défiler devant leurs responsabilités. Refusant de faire des appels, ils continuent à réclamer le ballon dans les pieds, à jouer encore et toujours sur le même rythme lent et monotone. Ainsi, à part sur un rush de Jeffinho (9e) (dont le tir n’est de toute façon pas cadré), la défense héraultaise n’est pas mise en danger et Montpellier maîtrise tranquillement la rencontre. Caqueret aura raison de dire à la fin de la rencontre : « On a un visage méconnaissable. On est nuls, tout simplement. On a été nuls. Que ce soit offensivement, défensivement. On prend encore quatre buts, c’est énorme. Il va falloir vite se réveiller et se remettre au boulot, car si on reste comme ça, on n’ira pas très loin. ». Sans solution offensive ou dans les transitions, l’OL se retrouve à nouveau en difficulté. Déjà sur un coup franc de Savanier, les Lyonnais peuvent pousser un ouf de soulagement en voyant Adams, en position de hors-jeu, couper la trajectoire du ballon. Un but annulé qui ne sert pas d’avertissement à nos gones toujours aussi apathiques… 39e, la défense lyonnaise est encore prise dans son dos, Al-Tamari peut éliminer Caleta-Car d’un petit pont avant de tromper tranquillement Riou pour inscrire le second but de son équipe. OL 0-2 MHSC.
Au retour des vestiaires, nos Lyonnais sont toujours aussi brouillons. A part sur l’énorme occasion de Lacazette (que Lecomte arrête à bout portant), Montpellier n’est toujours pas mis en danger et peut attendre les contres. Sur un de ses contres justement, Lecomte trouve Al Tamari en profondeur qui creuse un peu plus l’écart en s’offrant un doublé (66e). OL 0-3 MHSC. Et si Lacazette semble vouloir sonner la révolte en réduisant l’écart sur une frappe puissante à la 69e, le manque de réaction collective empêche tout espoir de se concrétiser au tableau d’affichage. En toute fin de rencontre, les Héraultais peuvent même enfoncer le clou par l’intermédiaire d’Adams, symbole de la complète Bérézina Lyonnaise sur sa pelouse. OL 1-4 MHSC.
Devant une telle déroute, un Blanc complètement désabusé lance une bien énigmatique déclaration au journaliste : « Il faut peut-être changer d’entraîneur. Pourquoi pas… Si je veux partir ? Non, mais vous me demandez ce qu’il faut faire. Je vous dis qu’il faut peut-être changer d’entraîneur… » Comme si changer d’entraîneur pouvait suffire à remettre l’équipe d’aplomb ! Depuis 2019, ce n’est pas moins de 5 entraîneurs qui se sont succédé sur le banc de l’OL et à part Garcia, aucun n’a obtenu de résultats probants. Plus grave, depuis 2019, l’effectif ne cesse de s’affaiblir comme le constate amèrement son coach, un brin désabusé dans la même déclaration : « Si on dit qu’on a un effectif de qualité ce soir, alors l’effectif de Montpellier est de très, très grande qualité, parce qu’ils nous ont mis à mal et je pense qu’ils ont les joueurs qui nous manquent. ». Un constat qu’on ne peut que rejoindre et dont JMA est largement comptable par sa gestion sportive et financière du club… Il ne faudrait pas qu’il l’oublie avant d’envoyer ses tweets ! Depuis janvier, le coach réclame un « 6 » et depuis maintenant 8 mois, il l’attend toujours. Et ça, ni JMA, ni Textor n’ont su (pu ?) lui fournir.
L’entraîneur servira-t-il une nouvelle fois de fusible pour masquer la médiocrité de la politique sportive de notre club ? Nous le saurons peut-être avant dimanche prochain, à Nice, où les Lyonnais n’auront plus le choix, il faudra ramener un résultat...
Photos par Icon Sport