Avec le départ de Paqueta, l’OL a perdu plus qu’un de ses meilleurs joueurs, son véritable meneur de jeu. Alors qu’au cours du mois d’août, les Lyonnais avaient été capables de marquer plus deux buts en moyenne par match, on pouvait se demander s’ils réussiraient à poursuivre cette série en septembre.
Pour compenser l’absence de son meneur de jeu, parti pour West Ham, Peter Bosz a essayé tour à tour de donner les clés à Faivre (contre l’AJA ou Lorient), JRA ou plus récemment Cherki contre le RC Lens avec, à chaque fois le même constat, une animation offensive assez pauvre. Pour combler cette lacune, Bosz a tenté d’associer une nouvelle fois, Lacazette à Dembélé. Mais alors que la dernière fois, c’était dans un 4-4-2, force est de constater au coup d’envoi que Lacazette ne joue pas comme un attaquant capable de décrocher mais comme un véritable milieu du jeu de l’OL.
Dès l’entame de la rencontre, on constate ainsi que le capitaine de l’OL vient rechercher des ballons bas, voire très bas (presque au niveau de Tolisso et Lepenant la doublette de récupérateurs au milieu). Un positionnement qui semble surprendre les Toulousains de Montanier. Laissé assez libre de ses mouvements, Lacazette peut organiser le jeu de son équipe ce qui lui permet de se créer rapidement des occasions. Dès la 2e min, après plusieurs échanges avec ses coéquipiers, le numéro 10 délivre un ballon parfait dans la profondeur à destination de Tetê qui peut ouvrir le score. Le pari de P. Bosz semble une réussite complète surtout que Toko-Ekambi sur un rush (12e) puis Lacazette, d’un joli piqué dans un angle fermé (23e), sont tout près de doubler la mise. Mais rapidement, l’animation lyonnaise retombe dans ses travers. Resserrant le marquage sur Lacazette, le TFC annihile complètement le jeu offensif de l’OL. Exerçant qui plus est un pressing de plus en plus haut, le bloc défensif lyonnais recule et les lignes se distendent.
Rapidement, les Lyonnais ont de plus en plus de mal à faire la transition entre le milieu et l’attaque. Tandis que les opportunités toulousaines se multiplient devant les cages lyonnaises sur coup de pied arrêté (15e) ou sur une frappe repoussée par la transversale de Lopes (43e), les Gones ne réussissent à se créer qu’une seule occasion… sur corner, Tolisso d’un bon coup de tête met en valeur Dupé (41e). Une maigre occasion en première mi-temps qui ne laisse rien augurer de bon pour la suite. En seconde mi-temps, si l’OL se procure une nouvelle bonne occasion par l’intermédiaire de Toko-Ekambi (dont la frappe trop molle ne parvient pas à tromper le gardien toulousain : 52e), Lacazette, seul, ne parvient pas à fluidifier le jeu de son équipe. S’il essaie de se positionner entre les lignes et de créer par ses passes des décalages, Toko-Ekambi et Tetê, ne cessant de repiquer dans l’axe, ne parviennent pas à créer des décalages. De même, à part sur une ou deux montées de Tagliafico ou Gusto, les ailes ne sont pas utilisées par des Lyonnais s’obstinant à jouer dans l’axe et surtout de manière trop individualiste à l’image de Toko-Ekambi ne faisant que faire un crochet pour se mettre en position de tir sur son bon pied… un jeu tellement prévisible pour son adversaire ! Sans percussion, sans vitesse dans les transmissions, le jeu offensif de l’OL ronronne à nouveau. Plus du tout dangereux depuis plus de 40 minutes, l’OL se fait comme souvent punir sur une erreur individuelle. Cette fois, c’est encore Mendès qui sur une mauvaise relance, redonne le ballon à l’adversaire. Ratao ne rate pas l’opportunité et égalise (68e). OL 1-1 TFC
C’est au moment de l’égalisation que P. Bosz décide de sortir Dembélé pour faire entrer JRA… Un choix assez surprenant pour une équipe ne pouvant se contenter d’un nul à domicile. Avec ce changement, l’animation du jeu de l’OL est confiée à nouveau à Reine-Adélaïde puisque Lacazette retrouve sa place d’avant-centre. Mais si JRA a réussi par deux fois à se mettre en position de frappe (74e et 75e), il n’a pas plus que Lacazette réussit à animer le jeu offensif de son équipe. Les attaquants (Cherki comme Toko-Ekambi) ne réclamant le ballon que dans les pieds pour faire la décision tout seul ; les latéraux ne proposant pas de solution sur les côtés pour déborder la défense adverse, le nouveau meneur de jeu de l’OL n’a pu que s’appuyer sur le point de fixation, Lacazette, pour tenter de prendre en défaut le portier toulousain par des frappes à l’entrée de la surface.
Sans véritable meneur de jeu capable de suppléer l’absence de Paqueta, l’OL de P. Bosz ne peut se contenter de faire reposer tout le poids du jeu sur les épaules de Lacazette. Seul, il ne pourra être à la fois à l’organisation et à la conclusion des actions. Dans cette équipe où chacun joue pour sa pomme, il faut retrouver des vertus collectivement. Chacun doit fournir des efforts pour faire des appels, créer du mouvement par des passes… pour se mettre au service du collectif car un seul homme (même un Lacazette à 100 % physiquement) ne pourra y parvenir. Avec un tel manque de fond de jeu, qu’est-ce que l’OL peut espérer de ces déplacements à Rennes et Montpellier ?
Photos par Icon Sport.
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