Contre Lorient mercredi, les Lyonnais n’avaient pas forcément très mal joué. Offensivement, ils avaient réussi à se créer des occasions. Inscrivant un but, ils auraient pu (dû ?) en marquer un ou deux de plus au vu de leurs occasions. En revanche, défensivement, positionnée très haut sur le terrain, l’équipe s’est fait prendre en contre et sur des coups de pied arrêtés. Après une telle défaite, on pouvait se demander si les Lyonnais étaient capables de réagir, d’apprendre de leurs erreurs pour ne plus les réitérer…
Après un round d’observation, l’OL tend dès les premières minutes de jeu à se positionner haut sur le terrain et à exercer un pressing haut. A la 10e min., les Lyonnais campent dans la moitié de terrain monégasque et monopolisent le ballon même s’ils manquent de créativité offensive. L’OL semble maîtriser son match en ce premier quart d’heure même si les contres de l’ASM font toujours peser une menace. Malo Gusto est, comme contre Lorient, trop souvent pris dans son dos. Jouant sur ce côté de notre défense, l’ASM se crée la meilleure occasion du match à la fin du premier quart d’heure. Prenant l’espace dans le dos de Gusto, Diatta sur le centre voit sa reprise s’écraser sur le poteau avant que Embolo ne reprenne de la tête un centre venu de la droite cette fois. Heureusement, Lopes veille. Comme contre Lorient, l’OL joue haut, trop haut. S’il se crée quelques opportunités offensives, son pressing manque d’efficacité à la perte du ballon, rendant la défense trop vulnérable sur les contres.
L’OL, pour faire face à ce problème, commence à étirer son bloc équipe. La défense redescend d’un cran pour ne plus se faire prendre dans la profondeur mais cela empêche un pressing efficace. Symptomatique de ce changement tactique, Tolisso est redescendu d’un cran pour venir un peu plus épauler Lepenant. Cependant, malgré ces carences tactiques, l’OL continue à se procurer des occasions. 18e, Caqueret, sur un bon une-deux avec Lacazette, se créé une jolie occasion, son tir contré revient vers Lacazette dont la frappe ne trouve que les gants du gardien. Récupérant plus bas le ballon, les Lyonnais parviennent même à procéder en contre et à trouver enfin un peu de verticalité (31e). Problème de cette configuration de jeu, les Lyonnais sont beaucoup plus éloignés les uns des autres et ils ont bien plus de mal à soigner les transmissions milieu – attaque… et a fortiori à récupérer haut le ballon. Le jeu passe d’un but à l’autre, chaque équipe se créant à tour de rôle des occasions, Golovin répondant à Lacazette à la fin de la première période. L’OL ne maîtrise pas grand-chose à la pause. Même si elle domine très légèrement sur les tirs (9 à 7), elle a concédé les plus grosses occasions à la mi-temps.
La seconde période repart comme la première, l’OL tente de mettre un pressing haut, très haut ce qui met à nouveau l’équipe en difficulté sur des contres. Les Lyonnais continuent à ne pas avoir de maîtrise sur la rencontre et les actions se multiplient des deux côtés (Lacazette et Embolo à la 52e min). Les deux équipes sont au bord de la rupture… quand sur un coup franc, Badiashile se défait du marquage de Mendes pour placer un bon coup de tête, imparable pour Lopes (56e). ASM 1-0 OL. C’est un coup de massue qui tombe sur la tête des Lyonnais. Comme contre Reims et Lorient, ils concèdent l’ouverture du score à l’extérieur. Mais contrairement à ses deux précédents déplacements, les Lyonnais baissent la tête et n’ont pas de réaction immédiate. Sur un nouveau coup franc d’Henrique, c’est cette fois Maripan, qui prend le dessus sur Lukeba, pour enfoncer le clou (63e). En moins de 10 min., les Monégasques ont fait le break. Alors que précédemment, l’OL avait su réagir, cette fois, l’équipe boit la tasse. Les Monégasques prennent le dessus physiquement et les Lyonnais subissent les événements.
P. Bosz se décide alors à jouer son va-tout. Sortant des milieux et des défenseurs, le coach néerlandais réinvente le football total avec Cherki et JRA (faisant suite à la rentrée de Dembélé juste avant le second but). Totalement déséquilibrée avec une ligne défensive de 5 puis 4 joueurs et une ligne d’attaque de 5 puis 6 joueurs, l’équipe est complètement coupée en deux avec un milieu aux abonnés absents. La fin de match ressemble à du hourra football (ou de coupe de France) … Les espaces s’ouvrent avec la rentrée de Cherki qui percute balle au pied. Devant une équipe de l’ASM repliée dans ses 25 derniers mètres (le contrecoup de la fatigue du match de jeudi ?), l’OL multiplie les centres dans la surface. Sur l’un d’eux, Toko-Ekambi permet à son équipe de revenir dans la partie d’une magnifique reprise de volée (81e). ASM 2-1 OL. Il reste une dizaine de minutes à jouer. Faivre remplace Tolisso, rendant l’équipe un peu plus coupée en deux… Les occasions se multiplient devant la cage de Nübel. Mais que ce soit la tête piquée de Dembélé qui n’est pas cadrée (87e), le face à face manqué de Dembélé ou la tête à côté de Lacazette (89e), l’OL n’arrivera pas à égaliser.
Alors bien sûr, on peut comme JMA se rassurer en parlant des occasions manquées, se dire qu’on aurait pu marquer un ou deux buts de plus dans ce match… mais avec une équipe aussi déséquilibrée, prenant deux buts en moyenne par match à l’extérieur avec un milieu encore en grosse difficulté à la récupération, est-ce que l’OL peut espérer vraiment mieux ? Les lacunes, constatées lors des deux précédents matchs à l’extérieur, se sont révélées toutes aussi criantes à Louis II ! L’OL de P. Bosz ne semble pas apprendre de ses erreurs. Comme contre Lorient, elle concède trop d’occasions sur des contres et des coups de pied arrêtés.
Photos par Icon Sport.