« Et 1, et 2, et 3-0 ! » scandait le stade Raymond-Kopa à la suite du dernier but angevin ce dimanche, face à une équipe lyonnaise sans envie ni solutions affichant un visage bien insuffisant au vu des objectifs du club à l’occasion de cette deuxième journée de championnat.

Le système en 4-3-3 avec Slimani titularisé sur le flanc gauche mis en place par Peter Bosz a été complètement asphyxié par l’animation angevine. Ce désastre collectif vient enfoncer un peu plus l’OL en ce début de saison compliqué et va nécessairement entraîner des changements dans l’effectif lyonnais. Le mercato jusqu’ici quasi inexistant côtés renforts suscite de plus en plus la colère des supporters, à juste titre au vu de la performance affichée. Les rumeurs autour de possibles arrivées de Xherdan Shaqiri (Liverpool), Emerson (Chelsea), Sardar Azmoun (Zénith) ou encore Tiémoué Bakayoko (Chelsea) prennent une certaine ampleur ces dernières semaines, mais les dossiers prennent du temps et l’OL en paye les conséquences sur le terrain.

Toutefois, au-delà du trou béant laissé par le manque de renfort de l’effectif, c’est la structure même de celui-ci qui est fragilisée. Le manque de solutions trouvées dans l’entrejeu lyonnais ne permettant pas de produire le moindre danger contre Angers (mis à part quelques coups d’éclat individuels sur les occasions de Toko-Ekambi et de Dembélé notamment) a inévitablement coulé le quatuor défensif aux abois face à Cho, Fulgini et Boufal.

Le coach lyonnais a ainsi posé un constat lucide en conférence d’après-match sur la partition lyonnaise : « Rien. On n’a rien fait, on n’a pas joué vite, rien ». Une colère noire contre ses joueurs dont la « mentalité doit vite changer », selon lui. Un changement en profondeur doit-il et va-t-il s’opérer ? C’est au moins ce qu’affiche vouloir Peter Bosz, et qui s’avère nécessaire pour redresser son équipe pour la suite du championnat de France et les échéances européennes à venir. L’adaptation aux méthodes du néerlandais et notamment au pressing intense qu’il désire est inévitable pour les joueurs après presque deux mois de travail à l’entraînement et en préparation.

La révolution est en marche du côté de la direction et du coach, déterminés à balayer une partie de l’effectif dont la mentalité ne satisfait pas. Ainsi, l’éviction de Marcelo et sa probable future résiliation de contrat vient marquer un véritable tournant. Le départ d’un cadre du vestiaire comme Marcelo suite à son « comportement inadapté et contraire aux valeurs du club » à la suite de la déroute à Angers va avoir des répercussions en interne et celles-ci devront être positives auprès des joueurs conservés si l’effectif veut afficher de réels progrès. Cependant, cette décision vient poser un nouveau doute sur la gestion d’un effectif en manque de qualité et de quantité : Marcelo étant parti, il ne reste plus que quatre défenseurs centraux, dont Sinaly Diomandé, annoncé pour 6 millions du côté de Troyes, et Castello Lukeba, sorti à la mi-temps face au SCO et encore frêle pour le plus haut niveau. D’autres cadres pourraient également prendre la porte tels que Maxwel Cornet, dont la valeur marchande intéresse les dirigeants lyonnais pour permettre de boucler certains dossiers chauds.

L’exigence du tandem Juninho-Bosz envers les joueurs fera peut-être effet, mais dans quels délais et par quels moyens ? S’il affirmait avant le match nul face à Brest que son équipe n’était « pas prête », elle était loin de l’être hier. Elle devra cependant l’être dès le week-end prochain face au promu Clermontois (qui reste sur deux victoires de rang), au Groupama Stadium, afin de limiter les dégâts d’une adaptation au style de jeu du néerlandais pour l’instant incomplète dont l’apport est attendu par tous les supporters le plus tôt possible, pour ne pas nourrir de regrets en fin de saison à l’heure des comptes…

Par Aurélien Gourdon – Photos par Icon Sport.