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Un président privilégiant l’aspect financier du club aux exigences sportives :

Jean-Michel Aulas, après un COVID dévastateur pour les finances de l’OL, peut bien nous raconter ce qu’il veut… Avec un emprunt qu’il faut bien rembourser, le président ne peut (veut ?) dépenser beaucoup d’argent. Par ce choix, il privilégie l’aspect financier au choix sportif comme le départ de J. Lucas à Monaco le prouve. Alors que le jeune Brésilien était un poulain de Juninho et que P. Bosz en avait fait un potentiel titulaire de son milieu, le joueur a pourtant été transféré à Monaco sans qu’aucun joueur ne vienne le remplacer pour le moment. Entre Juninho et Ponsot, JMA n’a pas hésité une seconde, un choix qui plombe le mercato lyonnais et complique la situation du directeur sportif. Surtout qu’en disant dès l’intronisation de Bosz que « c’était le choix de Juni », il a semblé vouloir se dédouaner d’un éventuel échec sportif, une position d’autant plus absurde que c’est au final lui qui décide, lui qui choisit les hommes.

Un directeur sportif « myope » et qui n’a pas anticipé :

Juninho est un jeune directeur sportif qui a des idées sur le football… mais qui manque de réseaux. À part sa filière brésilienne (grâce à laquelle il a pu recruter Guimaraes ou Paqueta… mais aussi Camilo ou Henrique), Juninho n’a pas beaucoup de contacts dans les autres championnats. Même le français ne constitue pas un terrain d’expertise pour lui. Aucun bon joueur du championnat n’a vraiment été sollicité depuis deux ans que ce soit Savanier (Montpellier), Ferhat (Nîmes) et tant d’autres n’ont été des pistes étudiées par le directeur sportif. Depuis F. Mendy ou Ndombélé, on sait bien à l’OL que la Ligue 2 regorge de talents… encore faut-il les repérer et tenter de les attirer.
Cette faiblesse dans la cellule de recrutement a eu des conséquences lourdes car, depuis le début du mercato, seuls da Silva et Henrique sont arrivés. S’il faut attendre pour juger da Silva, Henrique semble déjà une erreur de casting pour Bosz après sa prestation indigente en match de préparation, il ne le considère au mieux comme un 3e choix au poste de latéral gauche (preuve par ailleurs que le filon brésilien tend à se tarir après l’échec Camilo). Or, en choisissant P. Bosz comme coach, le directeur sportif aurait dû anticiper et comprendre que l’effectif actuel n’était pas adapté au système que l’entraîneur néerlandais comptait mettre en place. Adepte d’un 4-3-3 avec un bloc équipe haut, Bosz veut des défenseurs rapides (là où on a Marcelo…), physique et endurant au milieu (là où on a Aouar et Thiago Mendes), des ailiers percutants (là où on a… personne à gauche et beaucoup trop d’attaquants de soutien : Cherki, Slimani, Aouar ou Kadewere). Nous sommes à deux semaines de la fin du mercato et le club semble découvrir qu’il lui faut un ou deux défenseurs centraux, un ou deux arrières latéraux, un n°6 puissant et au moins un ailier gauche…. Et je ne parle même pas de la profondeur de banc nécessaire pour mener de front championnat et coupe d’Europe.
Surtout que « l’académie OL » ne fournit plus des Lacazette, Umtiti, Tolisso à la pelle. Depuis cette génération, seuls Caqueret, Aouar et Gouiri (hélas à Nice) ont percé. Les autres que ce soit Cherki, Maolida, Malo Gusto, Bard, Keita et autres n’y sont pas encore parvenus… Le centre de formation de l’OL forme de bons joueurs de foot (assez technique balle au pied) mais qui sont incapables d’intégrer les titulaires d’une équipe de Ligue 1, ayant trop de lacunes tactiques, dans le placement voire dans le geste défensif (je pense à Malo Gusto mais aussi à un degré moindre à Kalulu ou Bard).

Un coach qui n’a pas assez « Boszé » (sic) :

P. Bosz est indéniablement un coach intéressant et compétent avec une belle philosophie de jeu mais je reste assez circonspect devant un homme capable en conférence de presse d’expliquer lors de son intronisation qu’il ne « connaî[t] pas les joueurs » (ou avant Brest qu’il ne « connaî[t] pas les équipes du championnat de France ») et surtout après Angers, suite à ce non-match qu’il ne « sai[t] pas comment cela se passait avant »… il n’a donc pas vu les matchs de l’OL des deux dernières saisons ? Cela fait presque deux mois qu’il a débarqué à Lyon et il commence à peine à comprendre son groupe. Et encore ? Quand on voit que Slimani est placé ailier gauche et que Bosz lui reproche de se recentrer, j’ai le sentiment qu’il ne sait toujours pas qui est Slimani, un attaquant axial assez libre jouant presque en 9 1/2 pour servir l’avant-centre (comme à Monaco avec Ben Yedder par exemple). Mais, après tout, il a le droit de faire de nouveaux essais : d’essayer encore Cornet arrière gauche, Cherki ailier gauche ou Caqueret en 6… il est dans son rôle.

Ce que j’ai plus de mal à lui pardonner c’est quand je vois qu’il n’a toujours pas été capable de transmettre ses préceptes footballistiques aux joueurs. Même si je suis conscient que le QI football de nos joueurs est assez limité, et donc qu’il est difficile de réussir à changer leur manière de jouer en seulement deux mois, le match d’Angers a démontré qu’ils sont encore incapables de déclencher un pressing efficace. Perdus sur le terrain, ils ne semblent toujours pas savoir ce qu’ils ont à faire, où se placer, quoi faire avec le ballon… Pourtant, ils ont essayé lors des premiers matchs amicaux mais les défaites cinglantes contre le Sporting et Porto ont sonné le glas de leur volonté d’aller de l’avant.

Seconde chose qui me pose problème, l’état physique des joueurs. Contre Angers, les Lyonnais ont semblé sans ressort, physiquement à la peine. Déjà contre Brest, ils avaient semblé rapidement sans énergie au bout d’un quart d’heure de jeu (seules les entrées de Paqueta et Slimani avaient fait illusion). Alors est-ce que la préparation physique a été suffisante ? Avec ou sans ballon, partir en Andalousie en juillet pour faire du foncier n’est peut-être pas l’idée la plus brillante… Est-ce que les marathoniens partent l’été en Italie, en Grèce ou en Espagne pour préparer leur saison aussi ?

Des joueurs en mode sénateurs :

Loin de moi l’idée d’exonérer des joueurs qui, comme l’ont très bien dit les Lyon 1950, sont de grands professionnels pour se dédouaner et trouver des excuses. On a depuis des années un groupe très faible au niveau mental. Le choix de Dubois comme capitaine (celui qui nous avait laissé à 10 à GG ; celui qui trouve acceptable le moindre nul à domicile ; celui qui est incapable de remobiliser ses coéquipiers après un but concédé contre Brest ou à Angers) est le symbole d’un OL qui manque de caractère. Nombre de joueurs de l’OL ne voient qui plus est notre club au mieux comme un tremplin. À l’image de Memphis, Aouar, Cherki ou Guimaraes (voire Paqueta et Denayer) ne voient l’OL qu’un moyen d’être ensuite transféré dans un « grand » club. Et nombre d’entre eux ne fournissent pas les efforts pour leur permettre d’atteindre leur but. Depuis trois ans, Aouar voit sa côte diminuée, de 60 millions, il n’en vaut plus que 20 et même à ce prix, Arsenal n’en veut pas… où est passé le milieu relayeur enchaînant les courses à la récupération lorsqu’il formait une doublette avec Ndombélé contre City ? À ces joueurs s’ajoutent ceux qui voient notre club comme une maison de pré-retraite (un Sénat quoi?). Que Thiago Mendes nous a montrés depuis son arrivée ? Et Marcelo ? Après six mois l’année dernière pour obtenir un prolongement de bail, il est comme par hasard retombé dans ses travers une fois la prolongation obtenue. À 34 ans, il peut penser à sa reconversion et à s’améliorer au golf, il n’a plus faim à l’image de son attitude désinvolte à Angers… mais il est loin d’être le seul.
L’OL est un club sympa où il fait bon vivre pour les joueurs mais qui ne semble plus avoir de réels objectifs sportifs. Dans les années 90, l’OL avait l’ambition de grandir, d’obtenir un titre de champion, cela structurait le club, conditionnait les joueurs à atteindre cet objectif. Mais aujourd’hui, quel est le projet sportif de l’OL pour les 5 à 10 prochaines années ?

Et maintenant ?

Pour le moment, il n’y a que deux journées qui ont été disputées et actuellement l’OM, LOSC, Monaco et autres équipes destinées à jouer le podium sont soit dans la même situation que nous, soit juste devant. Il reste deux semaines au staff dirigeant pour combler cet effectif bancal et permettre à Bosz d’avoir les joueurs capables de mettre en place ses idées. À celui-ci ensuite de les transmettre au plus vite à son groupe pour que le podium ne s’éloigne pas trop.

Rien n’est donc rédhibitoire mais il va falloir que le club se reprenne et vite !

Photos par Icon Sport.

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Oreste

Oreste

Tombé dans la marmite Lyonnaise quand j'étais petit, je n'avais qu'une idéfix venir cirer les bancs de J. Bouin. Abraracourcix, je prends une longue série d'abonnement à Gerland. Mais, comme ma profession n'est pas une assurancetourix de rester sur Lugdu, je suis amené à faire le "tour de la Gaule" et même "la grande traversée". Heureusement "mes 12 travaux" touchent à leurs thermes (romaines ?) et avant d'avoir un agecanonix, je devrais retrouver sous peu "le domaine des dieux".

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