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Les chemins qui mènent à l’OL empruntent de curieux détours, étonnants, fantastiques ou extravagants. Le chemin que vous allez suivre pour aller de Vaise à Gerland, est celui d’un passionné, pour qui Lyon et l’OL ne font qu’un.

Certains vous diront que tous les chemins mènent à Rome. Ne les croyez pas ! Il mènent tous à Gerland ! Ce sont les chemins de notre passion. Et notre passion n’a cure des sponsors et des nouveaux noms. Le stade de notre OL sera toujours Gerland.

Amoureux de Lyon et de l’OL, bonne lecture !

Une légère brume monte des volutes de la Saône, l’antique Arar, qui se lentibardane avec volupté vers celui qui l’attend, ce Rhône, que depuis les Vosges elle espère. Un matin de printemps où le soleil annonçant son triomphe derrière la colline, commence à voler les couleurs des maisons pour les projeter dans la sensuelle rivière. Un matin de bonheur ou en marchant sur les quais, j’accompagne vers son amant, la voluptueuse. Le ciel est bleu et il fait frais. Un légère brise nous accompagne. Il est tôt et Lyon s’éveille. Le soleil invisible nous honore de sa lumière comme une promesse de bonheur. Je marche heureux, en passant devant le mur des Lyonnais où nos célébrités se rappellent à nous dans la simplicité. Cette silhouette de l’autre coté de la passerelle Saint-Vincent est-elle la Belle-Cordière ?

« Tant que mes yeux pourront larmes espandre
 À l’heure passée avec toi regretter… »,

Mais le temps nous éloigne comme sa voix que je n’entendrais plus. La beauté est passée devant le sourire de notre bon Allemand (Jean Kleberger alias l’Homme de la Roche), mais elle nous a laissé son œuvre à continuer. La Saône avec ses quais continue de dérouler son paysage à mon pas nonchalant. De l’autre coté du pont La Feuillée, Saint-Paul nous montre le chemin vers celle qui nous protège depuis deux mille ans, et, en ce matin de renouveau j’ai envie de croire à sa bienveillance. Tout en la remerciant d’un regard, j’entends sur ma gauche, une clameur qui parcourt l’autre colline, celle qui travaille. Sans doute nos canuts qui bravent le canon pour quelques sous de plus, qui leur permettront de ne pas mourir de faim et de n’offrir leur mort qu’à la misère. Je n’ai pas envie aujourd’hui d’entendre le bruit de la mitraille qui fauche tout ces braves travailleurs, mais ma mémoire n’oublie pas leur sacrifice, ni tout ce qu’ils ont légué au monde ouvrier. La colline qui prie a gagné pour un jour, mais nos canuts ont gagné l’éternité.

La basilique Notre-Dame de Fourvière veille sur Lugdunum

Et là-bas, ces ombres sur la place des Terreaux qui prend dans mes rêves des habits renaissance, la plus vieille manifestation en France des ouvriers de l’imprimerie alors florissante en nos murs. Personne ne saura jamais comment cette manifestation a pu avoir lieu, ni comment en a été donné le mot d’ordre. Toujours la misère mais qui ne les a pas empêché d’imprimer les premiers livres de Rabelais et de Nostradamus. Aujourd’hui, on y marche sur l’eau sous le beffroi de l’Hôtel de Ville entre une Garonne que les Bordelais dédaignèrent et un palais Saint-Pierre, réplique d’un palais Florentin commandé par Marie de Médicis.

La fontaine Bartholdi allégorie des « Fleuves et sources allant à l’Océan » était à l’origine une commande pour la ville de Bordeaux.

À la Pêcherie, les bouquinistes commencent à découvrirent leur livres d’occasions précédés par leurs voisins, les maraîchers du marché Saint-Antoine. La vierge dans son écrin de Fourvière continue à nous suivre des yeux et son regard ne faillira jamais, où que nous soyons dans la ville. Plus loin, de la joie avec tout ces Italiens qui ont apporté avec eux leur art et leur joie de vivre, les défilés, les foires, les carnavals et les confréries qui firent tant rire nos ancêtres et si peu les nobles, bourgeois, curés, tous ces nantis qui craignaient ce peuple Lyonnais si prompt aux facéties et qui s’amusait à terrifier ces profiteurs. L’oncle de l’empereur Corse ne s’en remit point !

La fresque des Lyonnais, rue de la Martinière, Lyon – Chabe01

Le soleil daigne enfin laisser éclater sa splendeur et sur la place Bellecour ce roi s’installe, fier de sa grandeur, imposant au monde sa puissance. De l’autre coté de la Saône, Saint-Jean étale son opulence ecclésiastique et étend sa primauté sur la France catholique. Sur les bords de l’impétueux descendu des Alpes, les rois Burgondes sont passés, ne laissant pour tout témoignage, qu’un hôpital, signe de leur bonté et de leur dévotion.
De nombreux bistrots et bouchons m’ont invité à leur table mais c’est « chez Léa » que je ferais pénitence pour avoir dédaigné tant de palais et affamé le mien. Pénitence pour ne pas tous les jours honorer chaque mère de notre bonne ville qui ont fait la réputation de notre cuisine. Brazier, Vittet, Jean et les autres, on ne vous oublie pas. On pense à vous matin, midi et soir. Grâce vous soit rendue pour avoir offert à la connaissance du monde le nom de notre ville née de la Rome impériale et qui, un temps, aura eu une identique splendeur.

D’autres clameurs encore, de peur, d’effroi , de mort. Lyon brûle et souffre sous les bombes de la convention, meurtrie et déchirée par des armes qui jusque là n’avaient jamais été employées car trop destructrices. Lyon en aura la primeur. Les premiers boulets explosifs tombent sur la rebelle. Maudite convention, maudits Jacobins, maudits parisiens, Lyon meurt détruite et anéantie pour avoir voulue vivre libre. À la ferme de la Part-Dieu, on charge les canons de mitraille pour fusiller plus vite. On achève au sabre et au pistolet. Ces maudits veulent rayer Lyon de la carte par un décret scélérat. Mais notre ville est éternelle et sa destruction n’est pas une entreprise humaine. Il se fait tard maintenant. Le souvenir des massacres a dévoré mon après-midi.. La Saône ne m’a pas attendue, impatiente de consommer son union avec le maître des lieux qui se précipite à sa rencontre. N’ont-ils pas l’éternité ?

Arar, nom antique de la Saône, et l’église Saint-Georges de Lyon à droite

Face à Saint-Georges la discrète, l’abbaye d’Ainay rescapée du XIIème siècle fume encore des brasiers du baron des Adrets dont la fureur protestante a noirci les pierre de l’abbaye avec le sang des chrétiens de Lyon, dignes descendants de Blandine et de Pothin. En cette fin de journée, je me hâte, ignorant la protubérance d’un maire qui effaçât une de nos plus belles places par un hymne assassin à la reine du macadam. Derrière la gare de Perrache, au charmant style désuet, comme un air d’Orient-Express, le quartier secret de Sainte-Blandine avec à son extrémité, les greniers de Myrelingue. La nuit est leur domaine comme de ceux qui y travaillent. Il me reste un pont avant les rives de l’eden. Je le parcours lentement, me réjouissant aux retrouvailles des deux rubans de soie, qui depuis la nuit des temps ne font qu’un à partir d’ici. Parfois, avant la pluie, le courant remonte avec des vagues presque marines. Mais ce soir, l’Arar m’a déjà oublié. Le temps d’un soupir et soudain un puit de Lumière. Les rumeurs de chants mâles et barbares, j’ai marché seul, mais à présent, je suis entouré de joie, d’amis qui s’appellent, d’exclamations, de cris, d’gones que leurs pères tiennent par la main, de rouge et de bleu. Mon pas s’accélère au rythme de la foule, le rendez-vous, les copains !

T’as les places ? On va boire un coup ? Pas le temps ! L’enceinte, les escaliers, le bruit qui enfle, l’excitation qui me gagne ! La foule autour de moi et soudain nous débouchons en haut des gradins. Folie ! Le rectangle de verdure, les cris, les chants, les drapeaux et les écharpes qui s’agitent en tout sens « EMMENEZ-MOI À… »,  » SUPPORTERS LYONNAIS… » Ça claque dans les mains ! Notre équipe est sur le terrain. J’t’avais dit qu’on avait pas le temps d’aller boire un… ALLEZ L’OL ! ALLEZ……


Gilles PICANO-NACCI
Photo en Une par Icon Sport.

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