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Mardi, l’OL a accroché Leipzig au Groupama Stadium (2-2) et s’est qualifié pour les huitièmes de finale de la plus prestigieuse des coupes d’Europe. Pour la deuxième année consécutive, l’Olympique Lyonnais intègre le Top 16 européen. Mais, sur le terrain comme en dehors, cette rencontre a fait apparaître de manière criante les failles du club.

Mardi 10 décembre, 22h55, Groupama Stadium. L’arbitre de la rencontre siffle la fin du match entre l’OL et Leipzig. Pour la onzième fois de son histoire et la deuxième en deux ans, Lyon se qualifie pour les huitièmes de finale de Ligue des champions. Pourtant, pas de vraie explosion de joie, encore moins de communion avec le public. L’OL revient de loin, presque par miracle, et c’est comme si rien ne s’était passé.

La soirée, déjà, avait commencé par des sifflets. Le nom de Rudi Garcia a été hué lors de l’annonce des équipes, comme toujours depuis son arrivée sur le banc lyonnais. S’en est suivie une première mi-temps amorphe, ponctuée par deux penalties transformés par Leipzig, mais surtout un sentiment d’impuissance. L’OL n’a rien montré et ce ne sont pas les statistiques qui diront le contraire. À la mi-temps, les locaux rentrent aux vestiaires sous une bronca avec un tir cadré et une troisième place virtuelle.

L’OL devait gagner. Il ne l’a pas fait. C’est Benfica qui a qualifié l’OL, il ne faudra pas l’oublier

Les premières secondes de la deuxième période n’arrangeront pas l’OL. Du côté du Portugal, Benfica a ouvert le score. L’OL est 4e. Quoi de plus logique, dans une campagne européenne jusqu’alors sans relief. Mais tout va très vite changer. Aouar d’abord, puis Memphis Depay ensuite permettront à leur club d’égaliser. Finalement, Benfica alourdit la marque face au Zenit (3-0) et arrange bien l’OL, qui passe au tour suivant. Mais à quel prix ? L’après-match, marqué par la tension entre les joueurs et le Virage Nord, symbolise bien la situation du club : sans briller, sans non plus faire rêver, l’OL a profité de la faiblesse et l’irrégularité de ses adversaires pour se qualifier. Pas forcément réjouissant.

Car malgré la qualification, il faut bien le dire, l’OL a raté sa phase de poules. Face au Zenit, par deux fois, comme face à Benfica, première période du match retour mise à part, puis mardi en première période, l’OL n’a montré aucun caractère, aucune force collective. Comme depuis plusieurs années, ce sont encore et toujours les individualités qui ont su faire la différence. Avec 8 points au compteur final, l’OL n’a pas impressionné. Pire, l’OL ne semble même pas avoir fait le minimum pour se qualifier. Et c’est tout de même passé. Au coup d’envoi, mardi, les Lyonnais savaient qu’une victoire les qualifierait. Ils n’ont pas gagné, et ne doivent leur qualification qu’à la victoire des Portugais face aux Russes. Cela, il ne faudra pas l’oublier.

L’OL sauvé du gouffre par ses individualités : tout un symbole

La soirée a d’ailleurs semblé être le symbole de ce qu’est devenu le club depuis quelques temps : comme souvent, l’OL a été moyen. Comme souvent, ses individualités l’ont sauvé. Comme souvent, c’est finalement passé. Mais le mal est profond. Autant dans le jeu que dans la communication et la relation avec les supporters. Non, le club ne peut pas se réjouir de cette qualification arrachée miraculeusement à l’issue de 4 mois plus que moyens sur la scène européenne. Non, les joueurs ne peuvent pas hésiter pendant plusieurs minutes à aller saluer un public qui les a poussé et encouragé pendant toute la rencontre. Non, il n’est pas acceptable que supporters et joueurs s’affrontent 10 minutes après une qualification en huitièmes de C1. Et non, il n’est pas acceptable que les premiers mots du capitaine du club soient « je suis énervé, je ne sais pas quoi dire » en après-match.

Cette soirée, lunaire, résume à elle seule la situation du club. Le mal est profond, et la qualification en huitièmes n’y changera pas grand chose. Pire, elle risque, comme souvent, d’être un cache-misère et de faire oublier, au moins aux yeux des décideurs, les trop nombreuses lacunes de cet effectif, staff compris.

Où est passée la fierté d’être un joueur lyonnais ?

Il est pourtant criant qu’une partie de l’effectif n’a pas sa place au club. Leur apport est aujourd’hui insuffisant, mais le manque de concurrence, autant par choix de recrutement que par manque de volonté de lancer vraiment des jeunes, leur laisse une place de choix au sein du groupe. Les jeunes, eux, ne sont intégrés que par défaut : Melvin Bard après 4 blessures de latéraux, Caqueret est passé derrière Denayer dans la hiérarchie des…milieux de terrain il y a 2 semaines, Cherki n’est plus dans le groupe depuis la trêve et Gouri n’a joué que 10 minutes cette saison. Pourtant, ces joueurs, qui représentent l’ADN de l’OL, sont le parfait lien entre les supporters et le club.

La formation a d’ailleurs marqué les dernières années de l’OL. Les résultats européens avaient beau être inférieurs à ceux de cette saison, les fans adhéraient à ce club, remplis de gamins sortant du centre, fiers de représenter un blason à qui ils tenaient. Aujourd’hui, pour beaucoup d’entre eux, formés au club mis à part, l’OL n’est qu’un club de passage. Memphis, brassard autour du biceps, semble être l’exception, tant par ses performances sportives que par sa volonté de défendre le groupe devant les supporters, mardi. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si les deux seuls qui ont ensuite discuté avec les supporters sont formés à la maison : Anthony Lopes et Houssem Aouar.

Objectif qualification atteint, profond changement réclamé

Si, avec Memphis, l’OL semble s’être enfin trouvé un leader, il manque toujours une âme à cette équipe. C’est ce que voulait créer Sylvinho, le jour de son arrivée. Force est de constater qu’il n’y est pas parvenu, pas plus que son successeur, ni son prédécesseur. À force de vouloir faire de l’OL un club tremplin, peu de joueurs semblent attachés au blason. Et cela se ressent, sur le terrain comme dans l’atmosphère qui entoure le club. Un profond et radical changement semble nécessaire, tant pour que la fusée OL décolle, expression chère au président Aulas, que pour que la relation avec les supporters se recolle. Mardi, malgré la qualification, l’OL semble avoir ouvert plus de plaies qu’il n’en a refermé…

Photos par IconSport.

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Idèr Nabili

Idèr Nabili

Supporter lyonnais et rédacteur pour coeur-de-gone.fr

Le coin des Gones

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