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Mercredi 1er janvier à minuit, des milliers de bouchons en liège s’envoleront pleins d’espoir, avant de percuter brusquement des plafonds immobiles, là depuis toujours. Au même instant, des bouches et des joues se rencontreront avec les mêmes promesses que l’an dernier, dont certaines s’évanouiront dès le petit matin. Et au même instant, l’édition 2020 du mercato hivernal ouvrira ses portes pour s’étirer péniblement jusqu’à la fin du mois.

Une fois n’est pas coutume, ce mercato devrait être agité entre Rhône et Saône, après une première partie de saison pas franchement à la hauteur des ambitions. Des décisions importantes sont attendues pour remettre à flot une institution qui a surtout semblé perdre pied : des résultats médiocres, une qualité de jeu inquiétante, des tensions internes et les graves blessures de joueurs majeurs. Juninho attend « idéalement (…) un joueur par ligne », ce qui fait beaucoup pour un club habituellement sage au mois de janvier, et « expérimenté ».

Alors, que peut-on réellement espérer des prochaines semaines ?

En marge du déplacement à Reims, Rudi Garcia a estimé que le mercato d’hiver « ne devrait pas exister ». Ses propos sont dans la lignée de son prédécesseur, Bruno Genesio, qui le considérait comme un grand « n’importe quoi ». C’est certainement un peu vrai, mais pas tout à fait non plus. Les dirigeants font face à un dilemme : trouver rapidement des joueurs immédiatement opérationnels, à bon prix. Or, ceux qui sont performants voient leur valeur multipliée par deux. Cet argument est suffisamment dissuasif pour rompre toute forme de négociation. Restent donc les autres qui manquent de temps de jeu comme de rythme, et dont la garantie de performance est tout à fait incertaine. A Lyon, les résultats sont d’ailleurs mitigés, quoique marqués par un peu plus de réussites (Coupet, Caçapa, Delgado, Memphis) que d’échecs (Loko, Baros, Crosas).

Ces réussites ont toutefois mis un peu de temps à se dessiner. Les premiers mois de Memphis, bien que ponctués par des coups d’éclats, ont été irréguliers. Ceux de Delgado ou Caçapa ont carrément été catastrophiques. Pourtant, c’est assez clair, personne n’aura le courage d’être patient en 2020. Les noms commencent à fuser pour les postes de défenseur central (Garay, Rugani), latéral gauche (Digne), milieu défensif (Nzonzi, Rabiot) et attaquant (Lemar, Gameiro, Giroud), plus souvent pour des prêts que pour des transferts secs. Ils sont tous internationaux, connaissent l’environnement des grands clubs et sont habitués aux matchs de haut niveau. Bien sûr, il faudra repasser pour l’ivresse et l’exotisme, mais c’est un tout autre sentiment qui est recherché : la sécurité.

La recherche de sécurité a un coût et il faudra négocier fermement.

Le salaire de chacun de ces joueurs est en effet supérieur aux standards du club : le net de Lemar est par exemple équivalent au brut de Memphis, le mieux payé des Gones. Tous ces joueurs prendront inévitablement une place de titulaire, ce qui réduirait la place accordée aux jeunes du centre de formation et freinerait leur ascension. Quid des Caqueret, Cherki ou Gouiri ? La relève existe, c’est indéniable, avec pour preuves leurs récentes prestations contre Rennes et Toulouse. Ils ont avec eux l’ADN du jeu, l’insouciance et le talent. Un air de fraîcheur qui ne demande qu’à envahir les tribunes du Parc OL.

Mais leur donner le premier rôle comporte aussi un risque : ont-ils les épaules pour porter une équipe en difficulté ?

L’éclosion des Lacazette, Umtiti et autres Fekir demeure comme une formidable nostalgie pour les supporters lyonnais. Ils ont d’abord connu plusieurs postes sur le terrain et commis quelques erreurs avant d’éclabousser l’Europe de leur talent. Cette nouvelle génération pourrait suivre leurs traces, et il se cache peut-être encore des futurs champions du Monde parmi eux. Tous les futurs champions du Monde ont le droit de se construire, et l’urgence des résultats n’a jamais été aussi forte depuis bien longtemps. Les défenseurs de l’option « recruter des joueurs d’expérience » et ceux de la formule « faire confiance aux jeunes » ont tous un peu raison, et la vérité se trouve certainement au milieu de tout ça. Juninho, qui joue beaucoup sur ce mercato, devra avoir les épaules larges et un brin de chance pour trouver la bonne solution.

Il faudra contenter tout le monde, et retrouver le podium serait un peu plus qu’une bonne idée. Les prochains jours fourniront d’autres indications sur ce que sera le mercato d’hiver de l’Olympique Lyonnais : espérons que dans un an, les bouchons de liège exploseront encore un peu plus parmi les supporters rhodaniens.

Photos par Icon Sport.

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