Après un départ en fanfare conclu par deux victoires probantes (et les éloges qui vont avec sur le thème « l’OL peut-il concurrencer le QSG ? »), l’OL a marqué le pas face à Montpellier et Bordeaux. À la fin du mois d’août, l’OL possède 7 pts en quatre matchs, un total tout juste correct quand on vise le podium.
Alors que Sylvinho semblait avoir trouvé la recette pour s’imposer avec un 4-3-3, il semble que nos adversaires ont aussi trouvé la formule en adoptant un 4-2-3-1. Même Bordeaux, qui d’habitude joue en 4-3-3, a changé de tactique pour l’adopter contre nous.
Défensivement, ce nouveau système de jeu a profondément gêné les Lyonnais. Avec ces quatre joueurs placés haut, les défenseurs lyonnais ont été mis sous pression. À l’image de la seconde période contre Bordeaux, la défense de l’OL a été acculé sur son but. Sans pouvoir ressortir correctement le ballon, l’équipe a concédé pas mal d’occasions. Mais entre un Lopes décisif contre Bordeaux et un Denayer très appliqué, la défense a plutôt bien tenu face aux bourrasques adverses. Seul Andersen n’a pas rassuré. Il faut sûrement lui laisser du temps pour qu’il s’adapte mais son manque d’agressivité dans les duels reste inquiétant pour l’avenir.
Au niveau de la circulation du ballon, l’OL n’a pas pu reproduire l’animation entrevue contre Monaco et surtout Angers. Pressés très haut par les joueurs offensifs adverses, les milieux lyonnais n’ont pas trouvé d’espaces pour jouer vite et juste vers l’avant. Plus grave la pointe basse du milieu, que cela soit Tousart ou Mendes, a été mise sous pression et a perdu trop de ballons dans ces transmissions pour permettre le lien entre le milieu et l’attaque. Battus au milieu, les Lyonnais n’ont pu se créer beaucoup d’occasions sur des contres (comme contre Angers) et le bloc équipe a dû reculer. Ce qui a forcément eu une forte incidence sur le potentiel offensif des Lyonnais.
Offensivement, l’OL, comme je l’avais déjà dit dans un précédent article, avait eu beaucoup de réussite. Si l’on prend l’expected goal de ses deux premiers matchs, l’OL n’aurait pas dû marquer 9 buts… mais plutôt 3. Qui plus est, le secteur offensif lyonnais avait réussi à marquer sur des phases de pressing haut (les fameuses 3-4 secondes de pressing à la perte de balle) et sur des actions individuelles de talent (Memphis, Dembélé ou Aouar), non par son animation offensive. Or, comme la bataille du milieu a été perdue et que les attaquants étaient positionnés plus bas, l’équipe n’a pu se créer beaucoup d’occasions en contre… Conscient de ces limites dans l’animation offensive, Sylvinho a laissé un peu plus de libertés aux latéraux (en particulier Dubois qui en a bien profité pour se montrer en valeur) pour tenter de trouver des décalages. Si en première mi-temps contre Bordeaux, cela a permis à Terrier et Dubois de prendre le dessus, les centres et tirs n’ont, hélas, pas eu la réussite voulue.
À l’OL et Sylvinho maintenant de se remettre en question, pour trouver les ressorts tactiques et mentaux pour renverser la vapeur.
(Photo by Romain Biard/Icon Sport)