L’OL a terminé samedi sa série de matchs de préparation, avant d’entamer, en fin de semaine, le championnat à Monaco. Et, comme sur l’ensemble des rencontres amicales, l’OL a été bousculé, sans éclat offensif, et fébrile défensivement. Mais pourquoi ce n’est pas si surprenant ?
La défense, le chantier prioritaire
Une victoire en cinq rencontres, dont quatre défaites. Le bilan est famélique, inquiétant, mais pourtant pas si surprenant. Et au-delà des résultats, plus ou moins anecdotiques, c’est dans le jeu que l’OL a inquiété. Défensivement, les Lyonnais n’ont pas progressé. Secteur prioritaire du duo Juninho – Sylvinho, la défense a été mise à mal durant toute la préparation. Résultat, avant d’aborder le championnat, l’OL a conclu une préparation où il a encaissé en moyenne 2,6 buts par match. Mais est-ce vraiment étonnant pour une équipe ayant pris 72 buts en 53 matchs officiels la saison dernière ?
Cet été, l’OL a cherché à se renforcer dans ce secteur de jeu. Joachim Andersen est arrivé en provenance de la Sampdoria, devenant ainsi le transfert le plus cher de l’histoire du club. S’il a montré de beaux atouts dans la relance, force est de constater qu’il est encore en rodage, en témoignent son contre son camp malheureux contre Liverpool, ou son erreur face à Bournemouth. Des fautes individuelles, que le talent du joueur semble pouvoir gommer au fur et à mesure de l’enchaînement des matchs.
Mais c’est surtout sur le côté gauche que le chantier semble le plus ouvert. L’OL a perdu Ferland Mendy, parti au Real Madrid, et l’a remplacé par Youssouf Koné. Problème, le Malien ayant joué la CAN, il vient seulement de reprendre l’entraînement avec l’OL, et n’a toujours pas disputé la moindre minute avec le maillot rouge et bleu. Autre problème, plus inquiétant celui-là, sa doublure, Marçal, est trop régulièrement blessé. Rien que sur la phase de préparation, il a subi deux blessures. Forcément, le staff rhodanien est obligé de composer avec les absences, et les faux pieds Rafael et Dubois n’ont pas convaincu sur le couloir gauche.
Offensivement, le collectif ne prend pas le dessus
Si les soucis majeurs semblent derrière, ça ne va pas forcément beaucoup mieux devant. Le retour de Dembélé sur le front de l’attaque avait fait du bien face à Arsenal, et permis à l’OL de s’imposer presque miraculeusement (2-1). Mais face à Liverpool, puis à Bournemouth, l’OL a été muet, ne trouvant le chemin des filets que grâce à un penalty face aux champions d’Europe. Et ce n’est pourtant pas si surprenant.
Les coups d’éclat de Nabil Fekir, qui sauvait régulièrement l’OL sur des exploits individuels, ont disparu depuis son transfert au Betis. Et les percées de Tanguy Ndombele, transperçant les lignes et créant des espaces, n’ont pas été compensées par l’arrivée de Thiago Mendes, placé en sentinelle. Alors dans ces conditions, est-ce vraiment si surprenant qu’une équipe ayant misé sur ses individualités depuis plusieurs années pour faire des différences, ne soit pas en capacité de s’appuyer sur le collectif pour compenser les pertes individuelles ? Pas vraiment, et c’est là tout le travail de Sylvinho. Le Brésilien doit permettre à l’OL de retrouver une équipe collective, travaillant ensemble, et non une somme d’individualités. Et ça, ça ne se fait pas en cinq matchs…
L’effectif semble affaibli et à court de forme
Enfin, au delà des carences défensives et du manque de collectif offensif, il faut regarder le talent individuel des joueurs. Comme déjà exprimé, Ferland Mendy a quitté l’OL, et son remplaçant, Youssouf Koné, vient à peine de découvrir le Groupama OL Training Center. Au milieu, Ndombele est parti à Tottenham, tandis que Thiago Mendes est plutôt utilisé comme remplaçant de Lucas Tousart, devenu doublure, que comme tandem d’Aouar en milieu relayeur. Surtout, et malgré une saison dernière mitigée, Nabil Fekir n’a pas été remplacé. Seule la défense centrale, avec l’arrivée d’Andersen, semble s’être renforcée, sans résultat pour le moment. Alors juste avant la reprise, difficile de contredire la thèse selon laquelle l’effectif des Gones est inférieur à celui de la saison dernière. Et cela peut expliquer, en partie, les résultats du mois de juillet…
Aussi, peut-on vraiment tirer des conclusions hâtives sur des matchs de préparation ? Avec la Ligue des Champions à jouer dès septembre, et la volonté d’être performant sur tous les tableaux, l’OL n’atteindra certainement pas son pic de forme dès le mois d’août. Tous les joueurs n’ont d’ailleurs par repris l’entraînement au même moment, et cela se ressent.
Entre une défense qui peine à trouver ses marques, comme les saisons précédentes, et un secteur offensif dépourvu de talents individuels forts, partis vers d’autres horizons, l’OL a connu un mois de juillet compliqué. Mais c’était prévisible, tant le chantier qu’a ouvert l’OL cet été est immense. Vendredi, à Monaco, Lyon démarrera une nouvelle saison sans la confiance de la préparation. Mais selon Sylvinho, l’OL « sera prêt vendredi ». On ne demande que ça…
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