Alors que se profile le retour du championnat et l’entrée en Ligue des Champions, l’OL n’a déjà plus de temps à perdre. Après une fin de mercato agitée, un mois d’Août pas vraiment satisfaisant et une trêve où l’actualité s’est une nouvelle fois positionnée sur son entraîneur, les Gones doivent désormais retrouver des standards dignes d’un candidat au podium, avec un menu qui ne manquera pas de piment.
La rentrée scolaire à peine digérée, la trêve internationale a permis de redistiller un peu de la douceur d’un été bercé par le titre mondial des Bleus en Russie. Côté club, la pression remonte : après 4 levées initiales sur fond de fin de mercato, se tiendra ce week-end la 5ème journée de Ligue 1, inaugurant la première séquence avec des matchs tous les 3 jours pour les équipes participant aux joutes européennes.
Un mois d’Août moyen…
En championnat, l’OL a fait la moitié du travail, s’oubliant offensivement à Reims au point de laisser l’impression qu’ils ne se créeraient pas d’occasions même en jouant deux heures, et butant contre Nice sur une précision très défaillante (pas loin de 30 tirs, pour une trop faible proportion cadrée). Insuffisant côté résultat, mais pas encore dramatique.
Dans la manière, le match à Reims pouvait paraître inquiétant dans la construction des offensives. Contre Nice, difficile de dire que les joueurs n’ont pas fait ce qu’il fallait, il a « juste » manqué de l’efficacité. On pourra classer ces matches dans les accidents de parcours, qui arrivent immanquablement dans une saison. Mais ce sont des jokers déjà grillés, qui réduisent un peu tôt dans la saison la marge d’erreur théorique. S’il reste 34 journées, beaucoup de choses peuvent se passer dans un sens comme dans l’autre et il conviendrait d’engranger désormais rapidement les points qui permettraient de ne pas vivre déjà dans la pression du résultat.
Si on regarde le positif, l’arrivée de Moussa Dembele suscite pas mal d’espoirs pour gommer les carences aoûtiennes de l’OL. De la même manière, on peut supposer que le niveau physique des troupes de Bruno Genesio sera plus mature désormais pour pouvoir répondre aux défis qui lui seront proposés dès septembre. En effet, après une reprise logiquement retardée par son aventure russe de l’été, on attend ainsi par exemple le retour du vrai coup de rein de Nabil Fekir, qui paraissait un peu lourd contre Nice.
Plein régime dès Septembre
Le match de samedi à Caen doit permettre d’affiner les derniers réglages. Jean-Michel Aulas n’était pas dupe le week-end dernier comme il l’a confié au Progrès : « Reprendre par ce match à Caen sera terriblement important compte tenu de tout ce qui s’est passé ces derniers temps. »
Après s’être bien concentré pour « essayer de rectifier [le fait d’arriver à] passer au travers contre des moins forts », il faudra être prêt ensuite pour attaquer un plat de résistance copieux avec de « grands matchs [où] on est en général toujours présent » contre le monstre Manchester City à l’Etihad Stadium et la réception du rival marseillais dans la foulée pour un choc dont les relents de la saison dernière resteront, espérons-le, mesurés.
Après ce premier col hors catégorie, l’OL devra négocier un déplacement chez les surprenants dijonnais, avec qui les dernières confrontations n’ont pas été reposantes, et la réception de Nantes, avant de jouer de nouveau deux matches importants. La réception du Shaktar Donetsk, dans un Groupama Stadium à huis-clos (pour le moment), semble primordiale dans un groupe de Champions League où, derrière les intouchables Sky Blues de Pep (l’original), chaque équipe a sa chance. Enfin, le dernier sommet de la série conduira les lyonnais au Parc des Princes, affiche qu’il est inutile de présenter et commenter.
Une préparation sans filet…
Ce programme est dense et la pression des résultats est désormais déjà un peu là. Techniquement et physiquement, il faudra être au point. Et comme le calendrier propose des matchs tous les 3 jours, contrairement au mois d’Avril dernier où le technicien lyonnais affirmait sur Radio Scoop « [avoir] maintenant suffisamment de temps et de séance d’entraînement pour travailler la tactique, pour contrer les points forts de l’adversaire et pour les mettre en difficulté », il n’y a désormais plus de place pour les approximations, peut-être pas illogiques, entrevues en cette fin d’été.
Dans un discours toujours ambitieux et une confiance réaffirmée en son coach en queue d’une énième tempête médiatique, l’Institution OL, par la voix de son président dans L’Equipe, a fixé le cadre et « s’est [efforcée], cet été, de donner à Bruno [Genesio] les moyens d’être compétitif, en France et en Europe ». Au technicien de le démontrer, lui qui « a sur les épaules la responsabilité de réussir quelque chose cette année ». Car « la meilleure réponse, c’est de gagner quelque chose.». Tout est dit…
Comme d’habitude, l’Olympique Lyonnais a fait preuve d’un discours ambitieux, mais lucide sur des premiers résultats décevants, laissant craindre un éternel recommencement, malgré un effectif qui n’a que peu évolué dans ses têtes d’affiche. Si rien n’est compromis ni alarmant, surtout à ce stade de la saison, l’OL et Bruno Genesio ont besoin de (se) rassurer pour que le chemin de cette saison ressemble moins aux galères déjà connues ces dernières années…