Les intersaisons se suivent et ne se ressemblent pas toujours. Pour certains clubs, c’est l’occasion simplement de se reposer et de reprendre le chemin des pelouses en toute sérénité, en ajoutant seulement quelques touches différentes à leur effectif afin de passer un été tranquille, sans psychodrame sur le marché des transferts et avec une équipe qui se connaît bien dès les premières journées de championnat. Le Paris-Saint-Germain est, cette année, une fois n’est pas coutume, un bon exemple d’une intersaison sans gros souci ni grande révolution, aidé en cela par les menaces du fair-play financier au-dessus de sa tête.
Mais il est aussi possible de passer des mois de juillet et d’août beaucoup plus compliqués, entre passation de pouvoirs entre dirigeants, problèmes sur le marché de transferts avec joueurs qui veulent partir et d’autres qui ne veulent pas venir, entraîneur se plaignant publiquement du mercato de son équipe et résultats indigents en début de saison. Bordeaux a réussi à cumuler un peu tout cela cet été, avec l’investissement encore nébuleux d’un fonds américain, les critiques et le limogeage de Poyet, la non-arrivée de Thierry Henry pour le remplacer, le départ non souhaité de Gaëtan Laborde et 3 défaites lors des quatre premiers matchs de la saison. Seule une qualification en phase de groupes de l’Europa League aura apporté un peu de joie aux supporters. Du côté de l’Olympique Lyonnais, si l’intersaison ne fut pas aussi mouvementée qu’à Bordeaux, le club est tout de même à ranger du côté obscur du mercato.
Un effectif incomplet et déjà des points perdus
Tout a commencé très tôt, avec pourtant une bonne nouvelle et le non-départ de Nabil Fekir à Liverpool. Mais ce revirement de situation a changé les plans d’Aulas qui comptait sur cette manne financière pour recruter un peu plus largement. Du coup, malgré les départs rentables de Mariano Diaz au Real Madrid pour 33 millions d’euros, de Diakhaby à Valence pour 15 millions d’euros et du tout jeune Geubbels à Monaco pour 20 millions d’euros, les supporters lyonnais ont dû attendre les tous derniers jours du mercato pour voir arriver deux recrues de ce nom, en la personne de Jason Denayer de Manchester City et surtout de Moussa Dembélé du Celtic Glasgow pour 22 millions d’euros.
Autrement dit, avec la trêve internationale des deux dernières semaines, le groupe lyonnais de cette année ne sera réuni pour la première fois au complet que ce week-end pour le déplacement à Caen, un match qu’il leur faudra absolument gagner et dont ils sont les grands favoris avec une cote de 1,67 sur BetStars pour une victoire lyonnaise contre 4,60 pour un succès de Caen. Et s’ils doivent impérativement l’emporter, c’est que, à l’image de Bordeaux ou de Monaco, leur début de saison est décevant, voire très décevant, avec déjà deux défaites, une face au promu Rémois et une autre à domicile face à l’OGC Nice qui n’avait pourtant pas encore gagné cette saison. Avec 6 points pris sur 12 possibles, alors qu’ils disposaient d’un calendrier favorable, les Lyonnais ont déjà 6 points de retard sur le PSG, mais ils peuvent se consoler dans le fait qu’à part Saint-Étienne, toujours invaincu, les autres gros de L1 ont déjà tous connu de gros couacs cette saison.
Un climat pesant enfin terminé ?
Mais si ce début de saison fut aussi compliqué, ce fut encore plus par une affaire extra-sportive que par des résultats en dents de scie. Alors que Bruno Genesio n’est pas ménagé en ce début de saison par les supporters du Groupama Stadium, un épisode malvenu est arrivé en boîte de nuit où le coach célébrait son anniversaire. Si les médias ont vite exagéré en parlant d’une agression des fans lyonnais contre leur entraîneur, ce qui est loin d’être le cas, le mal était fait et les conditions n’étaient pas réunis dans les jours qui ont suivi pour travailler sereinement. Avec le retour de la vérité dans cette affaire et la fin de l’emballement médiatique, les joueurs, au complet, et l’entraîneur vont enfin pouvoir se préparer du mieux possible pour la saison qui, au final, ne commence véritablement que maintenant. En espérant qu’elle commence par les trois points à Caen pour le lancement d’un cercle vertueux et la fin des troubles, et en redoutant déjà les incertitudes de l’été prochain.
