Décrié depuis de nombreux mois, pas toujours à son avantage lorsqu’il est sur le terrain, Jordan Ferri garde une estime importante auprès de son coach Bruno Génésio. Quatrième dans la hiérarchie des milieux de terrain, le numéro 28 lyonnais a participé à près de la moitié des rencontres de l’Olympique Lyonnais cette saison en Ligue 1. À 26 ans, l’ancien international espoirs français vit sans doute la saison la plus difficile de sa carrière, entre rumeurs de départs et remplaçant permanent.
Derrière Lucas Tousart, Tanguy Ndombele et Houssem Aouar, il est difficile d’accumuler du temps de jeu. L’OL ayant joué la plupart de ses rencontres en 4-2-3-1, les places au milieu sont chères, et chaque minute sur le terrain compte. Dimanche, face à Caen, en l’absence de Nabil Fekir, Bruno Génésio a opté, comme souvent sans son capitaine, pour un système en 4-3-3. Nul doute qu’au départ, Jordan Ferri ne partait pas titulaire. Mais l’absence inattendue du jeune Aouar, malade, a propulsé le numéro 12 lyonnais sur le pré de Décines dès le début de la rencontre. Pour la troisième fois cette saison en L1, seulement. Et malgré des prestations en demie-teinte ces derniers mois, Jordan Ferri s’est montré très à son avantage.
Dynamique, appliqué, allant de l’avant et juste dans ses transmissions, Jordan Ferri a sans doute fait sa meilleure prestation de la saison. Sans briller, c’est peu de le dire, l’OL s’est imposé face à un petit Malherbe (1-0). Mais deux joueurs sont sortis du lot : Ferland Mendy, pour son activité incessante dans son couloir, et Jordan Ferri, précieux au milieu. Pendant 90 minutes – une première cette saison en championnat – le natif de Cavaillon s’est démené pour prouver à son staff qu’il pouvait jouer un rôle différent de celui qu’un éternel remplaçant. Suffisant pour bousculer une hiérarchie établie ? Pas si sûr.
En l’absence de Nabil Fekir, Bruno Génésio opte pour un 4-3-3. Dès lors, et avec la faible considération que l’entraîneur lyonnais semble avoir pour Cheikh Diop, Jordan Ferri endosse le costume de remplaçant numéro 1. Pour les prochains matchs, et avec un enchaînement de rencontres tous les trois jours, Ferri aura son mot à dire. Mais il faudra qu’il se montre, comme face à Caen, à la hauteur. Au retour de Nabil Fekir, espéré début avril, l’OL basculera de nouveau en 4-2-3-1, avec les conséquences que cela engendre pour Jordan Ferri. Un temps de jeu en baisse, un banc des remplaçants retrouvé, mais ce dernier ne bronchera pas, comme il le fait depuis le début de saison. Une attitude exemplaire pour le joueur formé au club, qui a vu ses grands amis Lacazette, Tolisso et Umtiti, s’envoler pour des grandes équipes ces dernières années. Jordan Ferri, annoncé partant lors des dernières périodes de mercato, est en fin de contrat en juin 2020. S’il ne rejoindra pas un top club, à l’instar de ses trois amis de formation, son avenir s’écrira peut-être loin de Lyon. En attendant, il porte toujours le maillot des Gones, en respectant parfaitement le blason.
Avec près de 200 matchs sous les couleurs lyonnaises, Jordan Ferri est un fidèle soldat de l’institution, à la mentalité exemplaire. Son match face à Caen prouve que ses qualités footballistiques sont toujours là. À lui de retrouver régularité et performance, lors des rares minutes où il a l’occasion de s’exprimer. Et puis, qui sait, pourrait-il avoir un rôle plus important à jouer lors des derniers mois de la saison lyonnaise…
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