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Jeudi soir, la commission de discipline a tranché. Pour les « débordements » du Virage Nord du Groupama Stadium pendant OL/OM, la Ligue a sanctionné les Bad Gones d’un match à huis clos (plus un avec sursis). Le Virage Nord de l’enceinte lyonnaise sera donc vide lors de la réception de Rennes, et en sursis pour le derby, fin février. Une question se pose désormais. La LFP veut-elle tuer les supporters, en préférant des tribunes calmes et des stades sans ambiance ? Comme après chaque sanction de la commission, la question a le mérite de se poser…

Un soir au virage… Les constats des médias et de la LFP sur cette soirée du Virage Nord, c’est bien gentil, mais ont-ils la vérité ? Connaissent-ils les ordres donnés par le capo des Bad Gones ? Ce soir-là, tout a été fait pour que cela se passe bien, que l’anniversaire tant attendu ne déborde pas, pour que ce 17 décembre soit mémorable. Dans le stade, à plus d’une heure du coup d’envoi, le capo donnait déjà ses ordres. Il insistait d’ailleurs sur ce point : il ne donnait pas des consignes, comme habituellement, mais bien des ordres. Très simplement, il appelait tout supporter ayant réussi à entrer dans le stade avec un fumigène à venir le déposer en bas du virage. Pour les pétards, il était tout aussi strict et exemplaire. Des ordres, oui, mais pourquoi ? Car Jean-Michel Aulas avait accepté de les couvrir, mais à une condition : que les fumigènes ne soient utilisés qu’entre la 45e et la 48e minute du match. Une clameur se fait ressentir au sein du virage Nord. L’anniversaire du plus grand groupe de supporters de France allait avoir ses bougies. Mais en dehors de ce moment, chaque personne utilisant un fumigène était menacé d’expulsion du stade par le capo en personne.

Et c’est d’ailleurs ce qu’il s’est passé. Au cours de la seconde période, un fumigène est allumé, et lancé. Le capo monte dans les gradins. C’est bien le seul « incident » de la rencontre. Le match n’a jamais dû être arrêté, seul le coup d’envoi de la deuxième période avait été retardé de quelques petites secondes. Sans gravité. La fête était belle, les Bad Gones célébraient leurs 30 ans, devant la victoire lyonnaise face à son homologue olympique. En fin de match, joueurs, staff et dirigeants vinrent en bas du virage, pour chanter, craquer des fumigènes, célébrer la victoire, l’anniversaire des BG, et l’année 2017. Jusqu’ici, tout allait bien…

… Mais c’était sans compter sur la commission de discipline, qui plaça immédiatement le dossier en instruction, avant de sanctionner, ce jeudi soir. Pour trois minutes de fumigènes, qui n’ont pas gêné le déroulement de la rencontre, un match complet à huis-clos partiel, et un avec sursis. Assez disproportionné. Après avoir sanctionné le PSG d’un huis-clos partiel, l’ASSE de deux huis-clos partiels, les Girondins de Bordeaux d’un huis-clos partiel, la commission de discipline de la LFP fait encore des siennes en sanctionnant, cette fois, l’Olympique Lyonnais d’un huis-clos partiel. Et tout ça en une demi-saison…

La LFP préfère peut-être les spectateurs et les ambiances moroses aux supporters et leurs ambiances festives. La LFP préfère sans doute les virages vides aux grands groupes de supporters et leurs tifos durement réalisés. La LFP préférerait peut-être que le championnat se joue dans des opéras, lieux moins propices aux grands rassemblements de fans qui vibrent pour leur club. A force de mesures répressives envers les supporters, la LFP tue le football français. Car ce sont les supporters qui font vivre le football, sport populaire par excellence. Toujours vouloir sanctionner à tors et à travers n’a jamais été la solution, car le football se vit dans les stades, avec amour et passion, pas dans des bureaux parisiens. #JeVaisAuStade, oui, mais attention, je reste assis et je chuchote. Je ne vais surtout pas au cœur du virage pour me déchirer la voix, les compagnons de Sebastien Deneux, président de la commission de discipline, risqueraient de mal le prendre.

Les groupes de supporters ont une histoire, une passion débordante, réalisent au quotidien un travail acharné, et ne veulent qu’encourager leur club. Alors, quand ils veulent fêter leur anniversaire, ils le préparent, veillent à ce que tout se passe bien. Ils ont aussi le droit d’être fier de leur boulot à longueur d’années. Ils ne veulent que s’amuser et encourager leur équipe. La Ligue préfère les punir, tellement facile de fermer une tribune… Et pourtant, ce sont des images de virages en fête qui tourneront en boucle à la télévision en juillet prochain pour annoncer le retour de la Ligue 1. Hypocrisie quand tu nous tiens… 

Copyright Photos : Peggy D. / www.coeur-de-gone.fr

Idèr Nabili

Idèr Nabili

Supporter lyonnais et rédacteur pour coeur-de-gone.fr

Le coin des Gones

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