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Ce dimanche, les Lyonnais partent en terres bordelaises pour affronter les Girondins de Bordeaux. En préambule de cette rencontre et pour en savoir plus sur le club adverse, on a donné la parole à Romain du site Girondins4ever.com : Interview…

Votre site fêtera cette année ses 14 ans, bravo pour votre longévité ! Comment on fait pour fédérer un public dans un milieu où les informations sur les Girondins sont disponibles partout, tout le temps ? Comment on se démarque ?
Merci tout d’abord. Oui, nous faisons partie des plus anciens. Ce qui nous fait tenir et avancer, c’est simplement la passion. On essaye d’être plus réactif et complet sur l’actualité des Girondins qui, quand le club va mal ou bien, est toujours constante et massive. D’autant plus en ce moment avec le changement d’entraineur et le mauvais classement. On est toujours là, que l’on gagne ou que l’on perde, pour donner notre avis ou relayer l’avis des autres, des plus précis comme des plus farfelus. C’est la diversité de l’information qui fait notre force dans le sens où l’on est rarement partisan d’un avis tranché, qu’on laisse le lecteur choisir sa lecture.

Saison très délicate pour les Girondins, qui avait commencé avec cette élimination en tour préliminaire de Ligue Europa, et qui se poursuit avec une actuelle 12e place en championnat, avec quatre points d’avance sur la zone rouge, qui sont les responsables de cet échec ?
Et l’élimination de la Coupe de France par une équipe amateur, et l’élimination en Coupe de la Ligue face à un rival territorial… Tout le monde est responsable, nous certainement aussi de croire que l’on pouvait être dans le Top3 en début de saison. Chacun a sa part de responsabilité même si bien sûr, ce sont les joueurs les premiers acteurs et responsables de ça. Mais notre plus gros problème, et ce sur quoi nous n’arrivons pas à travailler depuis des années, c’est le mental. Lorsque l’on est en haut, on se voit trop beaux, lorsqu’on est en difficulté on se fait dessus. Peut-être qu’il faudrait un peu plus de joueurs avec de la poigne, du moins qu’il y ait des joueurs qui fédèrent les autres, et ce n’est pas forcément gueuler à tout bout de champ…

Quelle serait, désormais, une saison réussie pour le FCGB ?
Certains diraient de ne pas descendre, mais j’ai vraiment du mal avec cette « possibilité ». Non pas que la passion m’aveugle, mais parce que nous avons quand même des joueurs qui sont au-dessus du lot de la Ligue 1, et des structures relativement fortes. Ca ne part pas totalement dans tous les sens, contrairement à ce qu’on peut lire ici ou là. Alors, pour moi, une saison réussie, du moins une saison où on limite la casse, serait d’arriver au même classement que notre budget. Là, on limiterait la casse financièrement parlant, pour repartir à peu près correctement la saison prochaine. Même si celle-ci sera fortement conditionnée d’une vente de Malcom et d’un choix d’entraineur qui sera, oui ou non, le bon.

Il y a donc eu un changement d’entraîneur, avec le départ de Gourvennec et l’arrivée de Gustavo Poyet. Que pensez-vous de ce changement dans le staff, et de ce nouveau technicien ?
Nous n’étions pas favorables, sur Girondins4Ever, a un changement de coach, même si nous l’avons très peu dit publiquement, du moins par l’intermédiaire du site. Mais force est de constater que lors du dernier mois, et malgré l’adhésion des joueurs, Jocelyn Gourvennec avait du mal à trouver des solutions, et pourtant il a tout essayé… Le club a été aussi extrêmement patient et nul doute que la majorité des gens du club regrettent ce départ. Mais dans le football, et dans un groupe où la force mentale n’est pas présente, il faut créer ce fameux électrochoc.
Concernant Gustavo Poyet, c’est assez étrange pour moi car je n’ai que la trentaine, et pourtant je me souviens l’avoir vu jouer plusieurs fois. C’est un joueur qui m’a marqué, notamment lors de son passage à Chelsea. Certainement son caractère, son jeu, mais aussi et surtout sa « gueule ». J’ai assisté à la première séance, on peut dire que ça vit ! C’est en fait lui qui anime les séances, contrairement à la majorité des coaches d’aujourd’hui qui laisse faire les adjoints. Cela change déjà à ce niveau, après, pour le reste, que ce soit la tactique ou le terrain, il faut voir avant de juger.

Il y a aussi eu une immense fronde contre l’entraîneur, avec des grèves de chants par les supporters etc, pensez-vous que votre président a cédé aux supporters ?
En fait, les supporters n’ont pas réellement arrêté leurs chants. Ils ont juste quitté une tribune, une fois une mi-temps, pour montrer leur mécontentement et créer un effet visuel, mais ils n’ont même pas quitté le stade et sont partis dans la tribune haute. Par ailleurs, ils n’ont jamais non plus arrêté de chanter, cela fait partie des particularités de notre Kop principal. Mais bien sûr qu’ils ont été les premiers à demander la démission de Jocelyn Gourvennec… Très sincèrement, même s’ils ont un poids au niveau du club de par leur nombre, leur ancienneté, et le fait que ce ne soit pas des crétins sur pattes, si Jocelyn Gourvennec avait réussi à redresser la barre en ce début d’année, il serait encore là. Car comme expliqué précédemment, et malgré la série aussi négative qu’historique, le club comptait vraiment sur lui dans le projet.

Le mercato bordelais est assez agité cet hiver, avec déjà trois arrivées, dont celle de Baysse, et d’autres renforts seraient encore attendus, que pensez-vous de ce mercato ? Le problème se situe-t-il au niveau de l’effectif ?
Il nous fallait quelqu’un qui stabilise une défense et Paul Baysse peut être celui-là. Avec notamment un amour décuplé pour les Girondins, lui qui y a été formé et non conservé au final. Soualiho Meïté est arrivé pour jouer, mais n’avait pas eu de temps de jeu en première partie de saison. Il est monté d’un cran face à Nantes, au bout de trois matches, donc à voir par la suite. Il nous manque encore un attaquant, capable de rester dans la surface selon les souhaits de Gustavo Poyet, chose que nous n’avons plus avec la blessure d’Alexandre Mendy. Et enfin, si Jérémy Toulalan ne sera pas remplacé, Younousse Sankharé – s’il trouve une porte de sortie – le sera. Il fallait un peu de sang neuf, des joueurs capables d’apporter leur fraicheur mentale, et de faire oublier à ceux qui sont touchés psychologiquement la situation, pour que ces derniers avancent et ne s’enfoncent pas.

Avant le match aller, @WebGirondins nous disait que le point fort de Bordeaux était l’attaque, que vous pouviez « marquer à tout moment ». Cela s’est vu au Groupama Stadium, moins par la suite, puisque vous n’avez marqué que 24 buts en 22 matchs. Partagez-vous cette opinion ?
Quand la défense ne va pas, l’attaque non plus… On a eu, toute la saison, un schéma en 4-3-3, avec trois milieux… défensifs. Donc forcément, il n’y en a plus que trois devant. Et comme l’équipe n’était pas en confiance, elle était coupée en deux, avec des joueurs hésitant à monter en phase offensive, préférant rester derrière ou en dilettante, de peur de se prendre un contre. On a de la qualité devant, c’est indéniable, mais sans stabilité et sans confiance… C’est le propre même des joueurs offensifs.

Le match aller a laissé un souvenir amer à l’OL, puisque l’OL menait 3-1, avant de voir Bordeaux revenir à 3-3 dans les ultimes secondes par Malcom, quel souvenir avez-vous de ce match ? Vous attendez-vous à un match aussi spectaculaire au Matmut Atlantique ?
Je retiens que ça aurait pu finir à 5-5. Ce but dans les dernières minutes, grâce au talent de Malcom, a probablement été la seule marque de caractère de notre équipe cette saison. C’était d’ailleurs un grand moment d’émotion, nous ne sommes plus habitués à ça… Et on n’est pas franchement dans les équipes qui égalisent ou prennent l’avantage dans les arrêts de jeu, mais plutôt dans celles qui encaissent un but dans ces périodes-là. Cette rencontre a fait partie de l’euphorie du début de saison, où tout le monde se voyait bien, était en confiance, jusqu’à cette rencontre face à Paris où le navire a commencé à couler.

L’OL s’est déplacé deux fois au Matmut Atlantique, mais n’a jamais gagné (un nul, une défaite). D’une manière générale, ce nouveau stade a-t-il permis au club de passer un cap, comme on peut le voir à Lyon avec son Groupama Stadium ?
Non, aucun cap n’a été passé avec ce stade, et même si la moyenne de spectateurs sur une saison est quelque peu en hausse par rapport à Chaban Delmas, ce n’est pas absolument pas suffisant et rentable à l’heure actuelle. Aucun cap n’a été franchi car nous ne nous sommes pas encore appropriés ce stade, notamment à cause de nombreuses défaites subies, à cause aussi de son aspect assez « froid » (le stade est joli mais gris, sans identité). L’on pensait réellement que ce serait un outil d’expansion de notre club, mais plusieurs freins ne nous aident pas comme l’accessibilité par la rocade bordelaise toujours encombrée ou en travaux, les résultats bien sûr qui est le nerf de la guerre… Nous avons un bel outil, c’est d’ailleurs plus facile pour notre groupe de supporters de réaliser des visuels intéressants, tout comme au niveau de l’acoustique. Mais notre stade n’a pas encore d’âme, d’histoire, et c’est le temps qui fera les choses…

Quel est le point fort des Girondins ? Et le point faible ?
Nous n’avons plus de point fort et le seul qui nous sauvera, c’est le collectif, allié à la détermination, l’envie de se battre, ensemble. Le point faible, c’est notre mental, encore. Même si l’on a redressé la barre récemment face à Nantes, c’est encore très fragile.

Quel est votre avis sur l’OL, son projet, son stade et son entraîneur ?
L’OL a fait un excellent recrutement et arrive à renouveler sans cesse son effectif avec des joueurs du centre de formation qui ne dépareillent pas. On a l’impression que c’est un vivier sans fin, c’est assez impressionnant. Lyon est surtout le club que Bordeaux a détrôné il y a quelques années pour moi, et depuis c’est un des clubs les plus réguliers de Ligue 1, qui se donne les moyens de réussir en misant sur de bonnes recettes, grâce à sa formation. Ainsi, l’on peut se permettre de dépenser quelques gros sous ici et là, lorsque le centre ne fournit pas à un poste précis, par exemple. C’est vraiment intéressant et parfaitement huilé.
Quant au stade, il sait recevoir, notamment les Girondins (rires). Au-delà de la boutade, c’est un beau stade, avec plusieurs commodités intéressantes et d’avant-garde. Cependant, je me rappelle d’un discours de Jean-Michel Aulas qui ironisait sur le Matmut Atlantique, expliquant que l’OL aurait un stade plus haut de gamme en ce qui concerne le naming. Et l’on se retrouve avec Groupama. Comme quoi, il faut savoir se taire, parfois.
Enfin, pour Bruno Génésio, le club a continué à lui faire confiance sur une longue durée et ce malgré les mauvais résultats, la pression, ce que n’a au final pas réussi à faire les Girondins. Comme quoi, parfois, la patience est une vertu.

Quel joueur lyonnais craignez-vous le plus ?
Nabil Fekir. C’est assez impressionnant de revenir à un tel niveau, après une aussi grave blessure. Un peu de folie technique, des accélérations, une vision de jeu, une bonne frappe de balle, et un peu de fun avec l’histoire de son maillot montré au public adverse… C’est fun, c’est frais, c’est décisif ! Ca mérite d’aller chez les Bleus !

Quel est votre pronostic cette rencontre ?
On espère toujours une victoire, mais bon… Lyon est sur une telle série, est tellement en confiance aussi. A l’inverse, nous ne sommes qu’au début d’un rodage. Et sachant que l’on ne connait pas ce que Gustavo Poyet prépare, difficile d’avoir les idées claires sur cette question. Allez, un bon nul nous irait bien, pour garder l’invincibilité au Matmut contre Lyon. On entamerait ainsi « une série ». On se console comme on peut.

Un grand merci à Romain du site Girondins4ever.com ! On souhaite un excellent match aux bordelais et rendez-vous dimanche pour FCGB-OL ?

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Et rendez-vous en fin de semaine prochaine sur Cœur de Gone.fr pour un Social Club spécial ASM-OL.

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