À l’orée d’une nouvelle séquence de trois semaines de compétition ponctuée de rencontres internationales, l’Olympique Lyonnais s’est remis un peu plus droit ce week-end. Face à un Monaco diminué, l’attaque de l’OL a rassuré, évidemment grâce à Nabil Fekir, et aussi avec un très bon Mariano. Mais les interrogations persistent alors que la réussite a cette fois souri in-extremis aux Gones. Cela semble un matelas bien maigre face aux enjeux d’un mois d’Octobre qui s’achèvera à Geoffroy Guichard, où le Président Aulas nous a donné rendez-vous pour faire le premier vrai bilan de la saison lyonnaise…
Une victoire méritée, mais trompeuse
Vendredi soir, aux environs de 22h40 : Nabil Fekir trompe Subasic sur coup-franc à l’ultime minute du temps additionnel de Lyon–Monaco. Les caméras surprennent Jean-Michel Aulas souffler de soulagement, Bruno Génésio avec les yeux brillants et les joueurs lyonnais exulter. Tout cela témoigne de la tension qui a entouré cette rencontre dans les rangs des Gones, du plus haut de l’Institution, jusqu’aux acteurs de terrain, alors que la communication pendant la trêve n’avait pas spécialement fait baisser la pression sur l’équipe et son coach.
Pas de Fekir en equipe de france Deschamps il serait de regarder les matchs ? #OLASM pic.twitter.com/FxGXbBYPDU
— Qualifié ! (@HakimiiJR) 14 octobre 2017
Pourtant, face à un Monaco incomplet et loin du rouleau compresseur qu’il était lorsqu’il a enlevé magistralement le titre la saison dernière, l’OL avait globalement mérité la victoire, tout en ayant fait en sorte de garder son adversaire dans le coup, comme Dijon, Angers, Bordeaux, Guingamp, Bergame et Limassol avant lui. Le fait même que Bruno Génésio avoue situer la différence entre cette performance et les précédentes dans une réussite enfin favorable indique bien que rien n’a réellement changé ou n’est vraiment solutionné.
Un déséquilibre toujours présent
Défensivement, l’équipe a constamment semblé sur un fil. Les joueurs de la Principauté n’ont pas eu à forcer pour revenir deux fois au score avec des latéraux portés vers l’attaque et face à une défense centrale techniquement empruntée et jamais en confiance. On pourra toujours considérer à raison que les titulaires Marcelo et Morel étaient absents et que leur sérénité habituelle a manqué. Il semble cependant que celle-ci masque (mal) un vrai déséquilibre de l’équipe, présent depuis 18 mois et toujours pas corrigé. Avec 15 buts pris en 9 matches, on s’achemine vers une saison à 60 buts dans la valise… En principe rédhibitoire face aux objectifs que s’est donné le club.
L’attaque et Mariano en feu, sans vraie idée directrice
Malgré cela et au vu de sa physionomie, l’OL devait gagner ce match. Car, reposé de n’avoir pas été convoqué par Didier Deschamps, Nabil Fekir a illuminé la rencontre. 2 buts, une passe décisive, un danger permanent, un élément incontournable de la construction, le capitaine a montré la voie. Et avec la titularisation d’Aouar à gauche et le vrai bon match de Mariano, on a vu de vraies belles séquences olympiennes, comme sur les deux premiers buts.
Le numéro 9 lyonnais a d’ailleurs réalisé une performance remarquable, la première complète en rouge et bleu : buteur pourtant peu en réussite (2 poteaux), mais aussi remiseur avec très peu de déchet, ce qui est une vraie nouveauté, malgré de légers progrès entrevus lors des deux derniers matchs. Avec ce qu’il a démontré, de manière inattendue je dois l’avouer, face aux solides défenseurs monégasques, il évapore en grande partie les doutes qu’on pouvait avoir lorsque seules sa puissance et son efficacité s’exprimaient. À lui de confirmer.
Pourtant, persiste l’impression que ces phases n’ont rien de vraiment construit, qu’elles ne reposent uniquement sur des inspirations et du talent, et pas sur la conséquence d’une ligne directrice collective générant des déséquilibres et des occasions. Les qualités individuelles se sont exprimées et tant mieux, mais aucune garantie, ni de complètement rassurant pour la suite. Ces flamboyances ont été réalisées en presque total déséquilibre vers l’avant, avec un milieu (NDombele) et des latéraux offensifs, ce qui met tout le bloc en danger. Et en cela, rien de nouveau depuis plusieurs mois… Et on n’a pas vu Traoré…
Des échéances importantes
Ce match de Monaco, s’il a enfin tourné dans le bon sens pour les lyonnais, a le don de confirmer les tendances de Septembre : d’un été rassurant défensivement mais sans poids ni liant offensif, on est passé à un mois de Septembre avec des progrès dans la construction et le jeu offensif, au détriment de l’équilibre et la stabilité défensive. Comme dit précédemment, ces évolutions ont surtout été des changements d’hommes et un peu de réussite, pas de progrès dans l’identité, la maîtrise du jeu, là où les causeries magnifiques qui piquent les yeux ne suffisent pas… L’avènement d’Houssem Aouar et Ferland Mendy à gauche et l’arrivée de Tanguy NDombele au milieu où aucune bonne formule n’avait émergé, restent cependant de bonnes confirmations, à mettre au crédit de Bruno Génésio.
Si les lyonnais se sont donnés quelques jours de répit, rien ne garantit un maintien de cet état à court terme, tant le danger semble toujours présent, surtout lors des pertes de balle en phase offensive. Et même si le mot d’ordre reste confiance, le rendez-vous est donné pour début Novembre, alors que la séquence de matches d’octobre se terminera par le derby aller dans le Chaudron.
Cette échéance, dont on ne présentera pas l’importance, clôturera une série où l’avenir européen de l’OL se sera normalement dégagé, dans un sens ou dans l’autre, après la double confrontation sans filet face à Everton. Les anglais ne sont pas au mieux malgré leur effectif intéressant, ce qui devrait en soi être un élément pour ne pas tomber dans l’excès de confiance. Si ceux-ci n’ont plus le droit à l’erreur avec leur départ raté (une défaite, un nul), l’OL n’a pas beaucoup plus de marge pour voir la phase finale en février, sauf à définitivement les écarter sur deux matches. Et il n’y a jamais aussi dangereux qu’une bête blessée…
De plus, en Ligue 1, l’OL reste calé dans le peloton des prétendants au podium, que sa victoire face à Monaco a contribué à regrouper. Si le PSG s’envole déjà, de l’ASM à Caen, seuls 4 points séparent le 2ème du 8ème, soit 7 équipes pour deux places pour la prochaine Ligue des Champions et son 3ème tour préliminaire. Que de regrets quant aux 6 points abandonnés à Bordeaux, Dijon et Angers !!! Ces jokers déjà brûlés, il conviendra de ne pas abandonner de points au promu troyen dimanche prochain et face à la lanterne rouge messine, afin de s’offrir un derby avec un vrai enjeu au classement pour les deux équipes, au milieu d’une meute pas vraiment encline à attendre les retardataires, et dans un contexte en phase avec l’objectif du club.