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Après une victoire poussive sur Guingamp, l’OL rentre dans le dur de son mois de Septembre avec une première semaine européenne capitale s’achevant dans l’antre du géant parisien. Malgré ces trois points récoltés et un podium retrouvé, de nombreux réglages restent à trouver dans le jeu développé par les hommes de Bruno Génésio. De Chypre à Paris, le technicien lyonnais devra aussi commencer à gérer son effectif sans baisse de l’exigence de résultats.

C’est avec soulagement que l’OL est remonté dimanche sur le podium de la Ligue 1. La prestation du collectif lyonnais fut décevante face aux irréductibles, courageux et appliqués Guingampais d’Antoine Kombouaré, punis d’après lui par un Lyon « dans un mauvais jour », mais efficace et avec « talent et expérience ».

Un projet de jeu déjà cerné

En effet, il a fallu des fulgurances de Mariano Diaz, par ailleurs en progrès même s’il n’aura jamais le jeu de remise d’un Lacazette, et Nabil Fekir, répondant coup pour coup à l’égalisation de Marcus Thuram et d’une équipe guingampaise un peu déconcentrée. Mais pendant tout le match, les bretons ont pressé, bloqué les Gones, coupant l’équipe en deux et obligeant, comme les bordelais avant eux, les défenseurs lyonnais à relancer long et compter sur des deuxièmes ballons ou un geste technique des attaquants pour conserver le ballon. Et du déchet technique, il y en a eu…

Soyons clairs : le projet de jeu plus direct proposé par l’équipe lyonnaise et son staff, basé sur des qualités techniques et des différences individuelles réalisées par les attaquants, est trop prévisible aujourd’hui. Il nécessite de la variété dans les remontées de balle, du liant et du soutien de la part du milieu de terrain et des latéraux. Techniquement, cela doit être aussi très propre.

Et cela a encore manqué cruellement dimanche, même si Rafael a pu par intermittence proposer une solution côté droit. Marçal, assez solide défensivement, a lui encore du mal à se projeter vers l’avant et combiner, peu aidé par les solistes Memphis et Mariano, oubliant ou ratant souvent le 2 du une-deux… Lucas Tousart s’est intercalé entre les lignes une ou deux fois, mais ce n’est pas son vrai rôle.

Toujours le chantier au milieu…

Après Sergi Darder et Jordan Ferri, la sentinelle charognarde lyonnaise a eu un nouvel associé avec Christopher Martins Perreira, à qui Pep Génésio (surnom adoubé dans une interview très savoureuse à BeInSport dimanche « si c’est en référence à Guardiola pour les bonnes raisons ») a offert à sa première en Ligue 1. Oh que ça ressemblait à un fameux double pivot défensif tant décrié ces derniers mois… L’international luxembourgeois a été un peu emprunté pour ce baptême, physiquement et techniquement. S’il est à revoir, ce sera sûrement dans un rôle plus défensif.

Le chaînon manquant du milieu lyonnais n’est pas encore apparu et l’attente autour de Cheik et NDombele, indisponibles ce dimanche, croit. Visiblement, et peut-être un peu paradoxalement compte-tenu des principes qu’il souhaite appliquer, Bruno Génésio doit souhaiter que ces éléments comblent enfin ce manque évident. Peut-être qu’alors, on verra enfin son équipe « bien jouer, marquer des buts, être attracti[ve], créer du spectacle », comme il l’aimerait (même Jallet le dit !), suivant le modèle du vrai Pep, celui de City, de « qui [il s’] inspire, car il fait bien jouer ses équipes ». Mais en attendant, il y a encore du boulot…

Tourner or not tourner, telle est la question… dans une semaine capitale… et Capitale…

On devrait voir prochainement ces dernières recrues à l’œuvre, autant par la nécessité de trouver une bonne formule que par le besoin de gérer l’effectif. Entre les matches internationaux, les différentes compétitions, les blessures, suspensions et l’incapacité des tauliers à jouer 60 matches dans la saison, un turn-over devrait voir le jour, notamment dans les semaines à trois matches.

Dès cette semaine, la problématique va se présenter et elle va être épineuse, entre l’ouverture de la Ligue Europa dans une poule, « probablement la plus difficile » d’après Jean-Michel Aulas (Le Progrès), où il faut prendre tout de suite les points, surtout contre l’équipe supposée la plus faible, et le choc de dimanche au Parc des Princes contre l’ogre parisien. Dans la hiérarchie des matches, le faux-pas est interdit à Chypre contre un Apollon Limassol a priori abordable, mais où le résultat sera capital pour la suite de la compétition. A contrario, si une défaite dimanche ne serait pas illogique, on attendra de l’OL qu’il ait un minimum de tenue. Dans les deux cas, on ne peut envoyer la CFA…

Lucas Tousart est celui qui a le plus joué entre Ligue 1 et Espoirs. Le ménager à Chypre pourrait avoir des intérêts comme voir Martins Perreira à ce poste, ou découvrir Cheikh, mais les deux sont absents du groupe. On voit cependant difficilement comment se passer de Tousart au Parc des Princes. Pour la deuxième place au milieu, toute combinaison est possible sur les deux rencontres, avec NDombele ou les « revenants » Jordan Ferri ou l’autre Neymar du N2, Clément Grenier… Là encore, et à moins d’un retour des non convoqués pour Limassol, on voit mal NDombele être titulaire jeudi et dimanche…

Nabil Fekir a aussi joué en sélection, mais a eu plus de récupération. Pourra-t-il continuer à exceller sur deux fois 90 minutes cette semaine sans trop se griller ? Houssem Aouar, voire Clément Grenier peuvent le relayer, mais peut-on se passer de lui ? Bertrand Traoré a été quelconque dimanche, certainement émoussé par ses déplacements internationaux. Il est imaginable qu’il ne débute pas à Chypre, au profit de Maxwell Cornet, afin d’être frais pour Paris. Quant à Memphis et Mariano, ils n’ont pas joué pendant la trêve, même si le hollandais était convoqué. Seront-ils alignés d’entrée en C3 et Ligue1 ou bien va-t-on avoir une surprise avec l’apparition de Maolida, ce qui serait un sacré pari de Génésio au Parc des Princes ? Une chose est sûre, c’est bien au milieu et en attaque que, sauf pépin en défense perturbant les rotations, la gestion d’effectif sera activée.

Car, en défense, chacun peut espérer jouer un match, en fonction de son profil, son expérience : Ferland Mendy en coupe d’Europe avec Rafael, alors que les profils de Marçal et Tete peuvent laisser supposer qu’ils seront titulaires à Paris. En défense centrale, si on peut imaginer ne pas faire tourner, peut-être Diakhaby sera-t-il relancé en coupe d’Europe où son jeu de tête a brillé par le passé.

Après un mois d’Août à un match par semaine, la pente s’élève pour l’OL avec des enjeux particuliers dès cette semaine, où le facteur « gestion d’effectif » sera un nouveau paramètre compliquant les compositions d’équipe du technicien lyonnais, toujours à la recherche de la bonne formule comme encore démontré face à Guingamp, surtout au milieu. Celles-ci nous en diront plus sur la logique appliquée par Bruno Génésio dans la gestion et la progression de son effectif. Si l’exigence immédiate de résultats est pour le moment assurée par des talents individuels, cela ne peut tenir sur la durée si les olympiens veulent justifier de leurs ambitions de podium en Ligue 1 et d’épopée européenne les menant au Groupama Stadium en mai prochain.
Julien PERALTA

Julien PERALTA

J'ai vu Garde et Génésio contre Papin et Cantona, j'ai pleuré le derby de 94, savouré la montée en puissance de 2000, les premiers titres et les grandes soirées européennes... Un passionné du jeu avec l'OL dans le coeur...

Le coin des Gones

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