Ce n’est pas un scoop : les médias sont un réel pouvoir dans le monde du football, du sport, et bien plus. Après bientôt 2 ans à la tête de l’OL, Bruno Génésio n’a convaincu personne. Ou plutôt, seulement lors de sa « mission commando ». Depuis plusieurs mois, un bon nombre de supporters lyonnais réclament sa démission. Sa cote d’amour est presque nulle sur les réseaux sociaux. Un phénomène qui ne se voit ni au stade, ni dans les médias. Mais pourquoi les médias protègent-ils autant Génésio ?
Quand l’OL propose un spectacle honteux à Limassol, et y concèdent le nul (1-1) face à l’équipe la plus faible du groupe, les médias préfèrent parler d’une « prestation très moyenne », d’un OL « sans idée ». Lors de la victoire face à Guingamp dimanche dernier (2-1), au terme d’un match ridicule au niveau du contenu, il était évoqué « une victoire difficile » ou encore « pas une grande partie ». Mais jamais une tactique incompréhensible, une recherche systématique d’exploits individuels, le double pivot défensif qui n’a jamais fait ses preuves…
Si on ne peut mettre tous les maux lyonnais sur les épaules d’un seul homme, on ne peut évidemment occulter sa responsabilité. C’est bien Bruno Génésio qui entraîne ses joueurs, dirige les mises en place tactiques, choisit les joueurs titulaires et gère le coaching. Autant d’éléments qui posent questions. Mais qui ne sont jamais soulevées par la presse. Et pourtant, l’intéressé s’en plaint…
En effet, Bruno Génésio se plaignait, dans une interview à Bein Sports il y a moins d’une semaine, que le fait qu’il soit « l’entraîneur qui a le plus gagné » n’avait pas été assez souligné, alors qu’a contrario la statistique sur son ratio de défaites l’avait été. Culotté pour un entraîneur plutôt protégé par la presse. Nous le mettons au défi de trouver, en plus d’un an et demi, un seul article d’un média professionnel s’acharnant sur l’entraîneur qu’il est.
Genesio a interpellé un journaliste suiveur de l'OL il y a peu pour lui demander des comptes car il n'était pas d'accord avec ses analyses.
— Franfran 1er (@Fr_Goms) September 14, 2017
Même les anciens joueurs le protègent. On se souvient, au soir de la 38e journée, en mai dernier que Christophe Jallet déclarait que « Bruno Génésio était rentré dans les objectifs même si ce n'[étaient] pas ceux de départ », le néo-niçois en a rajouté une couche cette semaine. L’international français juge que Génésio « a des valeurs importantes, une envie de jouer ». L’envie de jouer ne se voit pas tellement. Pour le reste, rien de sportif. Alors que l’on juge toujours le coach, jamais l’homme. Et si c’était la différence que les médias ne font pas ?
Bruno Génésio est certainement un homme fort sympathique, tellement sympa qu’il aurait alors sympathisé avec les journalistes. Bon nombre d’entre eux s’indignaient d’ailleurs des protestations contre sa nomination en décembre 2015. Les 6 mois qui ont suivi leur ont donné raison, et tout le monde s’accordait à dire que Génésio avait réussit son job. Mais depuis ? Les avis des supporters ont bien changé, les résultats ne sont pas là. Pourtant, le discours médiatique n’a pas changé… Intriguant.
Bruno Génésio a déjà dirigé 2 mercato d’été. Il a donc désormais un effectif qu’il a façonné à son image, avec ses idées, comme il l’a souhaité. Les mauvais résultats, mais surtout la philosophie de jeu, ennuyante et contraire aux valeurs de l’Olympique Lyonnais, il en est donc pleinement responsable. A lire la presse, on a plutôt l’impression que ce sont les joueurs qui sont fautifs à 100%… Le jeu produit depuis les départs de Lacazette et Tolisso, responsables de la plupart des beaux mouvements lyonnais l’an passé, prouve bien que le jeu de l’OL reposait sur des individualités. Que le collectif ne prend pas le dessus. Et pour le collectif, le responsable c’est le coach. Cette saison, Nabil Fekir ne sauvera pas l’OL à tous les matchs, comme il a pu le faire contre Guingamp…
L’étrange gestion de l’effectif de Bruno Génésio n’est pas non plus relevée par les médias. Par exemple, la saison dernière, Rachid Ghezzal enchaînait les rencontres moyennes, pour rester soft. Pourtant, il n’a jamais quitté le groupe, et jouait systématiquement. Même situation pour Jérémy Morel en tant qu’arrière gauche, pour Maxwel Cornet, pour un double pivot qui faisait peine à voir. Le collectif ne prend pas le dessus, mais les médias préfèrent écrire des grandes phrases tel que « l’OL peine » ou « prestation moyenne de l’OL » sans jamais désigner de coupable. Si les médias et les acteurs du football font copinage, ce milieu deviendra détestable…
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